Voyage aux îles de la Désolation

 
On ne lui a pas donné trop longtemps pour réfléchir, mais lorsque ça lui a été proposé, il s’est décidé très vite… L’offre était exceptionnelle, et les images qui lui venaient à l’esprit étaient trop fortes pour qu’il ait pu faire la fine bouche !

C’est ainsi que trois petites semaines plus tard, après ce fameux coup de fil de Caroline, une amie à lui journaliste pour l’hebdomadaire Le Marin, Emmanuel Lepage est parti avec elle pour plusieurs semaines, entre mars et avril 2010, à bord du Marion Dufresne qui allait effectuer une nouvelle rituelle "rotation" entre l’île de La Réunion et les T.A.A.F. (Les Terres Australes et Antarctiques Françaises) en attente d’ approvisionnement…
 

Par sylvestre, le 18 mars 2011

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Toute la BD, que de la BD !

4 avis sur Voyage aux îles de la Désolation

 
Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (les TAAF), forment un archipel bien connu des océanographes, des scientifiques… et des philatélistes. Gouttes de terre dans le sud de l’océan indien, ces îlots du bout du monde n’accueillent que quelques rares touristes en plus des scientifiques de tout poil venant faire leurs recherches dans ce qui constitue la plus vaste réserve naturelle française.

Voyage aux îles de la Désolation est le carnet de voyage, sinon le reportage en images, qu’a rapporté l’auteur de bandes dessinées Emmanuel Lepage du voyage à nul autre pareil qu’il a fait vers et sur ces terres à la magie toute particulière. Tout n’a pas bien commencé ; la faute à une grève qui a repoussé le grand départ. Mais une première boucle vers l’île de Tromelin a cependant été effectuée dans un premier temps, sonnant d’ailleurs la toute première croisière d’Emmanuel Lepage en même temps que la mise en route de son carnet de voyage ; carnet qui a rapidement pu montrer ses ambitions documentaires en revenant pour l’occasion sur le drame historique qui s’est joué il y a longtemps sur cette minuscule île de Tromelin.

Enfin le jour du départ avec un grand D est arrivé. A l’immensité des mers a répondu l’exigüité des espaces à bord du Marion Dufresne. De quoi changer le regard qu’on porte sur les choses, ainsi que le souligne l’artiste en concédant que même les salles des machines avaient réussi à gagner son intérêt d’observateur : pour leur confort relatif mais aussi pour le changement qu’elles apportaient à la monotonie des eaux océanes et donc à ce qu’il avait à croquer !

Dessinateur parmi les passagers, Emmanuel Lepage était en effet là pour ouvrir l’œil et faire danser ses crayons et ses pinceaux sur le papier. Sur le Marion Dufresne où le temps ne s’écoule pas pareillement qu’ailleurs, il a pu s’en donner à cœur joie : aquarelles, lavis, crayonnés… Portraits, paysages, représentations de faits passés, animaux, narration sur le vif en images… En couleurs ou en noir et blanc. Réaliste ou limite impressionniste… C’est superbe, en tout cas ! On palpe dans ces dessins le froid, le vent, les bruits des oiseaux ou encore les embruns…
 
On reste parfois le souffle coupé, dans un musée, devant une toile qui par exemple montrerait de très belle manière les détails de la surface de la mer, avec ses volumes, ses reflets, ses couleurs sombres et les nervures d’écume qu’elle revêt. Dans Voyage aux îles de la Désolation, de très nombreuses pages procurent cette impression : ce livre est véritablement un musée à lui tout seul. Mais c’est un musée animé : contrairement à Christophe (qui était lui aussi passager à bord du Marion Dufresne en même temps que l’auteur) "ça ne l’emmerde pas", Emmanuel Lepage, de dessiner des gens !!! Et voir figurer des personnages (y compris lui-même) dans ses dessins est une bonne chose : on s’éloigne du simple recueil de dessins contemplatifs, des simples paysages reproduits même avec talent. En même temps, aligner paysage sur paysage deviendrait un exercice répétitif pour l’artiste : ces personnages qu’il intègre à son ouvrage font donc la différence et font même de nous le passager supplémentaire virtuel qui va serrer la main à tout ce petit monde ! 

Reportage sur les magnifiques lieux traversés ou visités, Voyage aux îles de la Désolation est en effet en même temps un hommage aux gens qu’Emmanuel a côtoyés, avec qui il a vécu ou avec qui il a participé à des opérations ou en a été témoin. Tous ces gens qui font ce voyage surnaturel, chacun pour une raison bien précise. Des notions fortes comme "microcosme", ou "cercle privilégié" viennent alors à l’esprit lors de cette lecture. C’est assurément une véritable chance d’avoir pu faire le voyage, d’avoir pu être une identité de plus parmi les autres, toutes riches en leur genre.

Emmanuel Lepage se fait écho au début du livre de l’expression qui dit des voyages que ce n’est qu’après, au retour, que l’on comprend ce qu’on était parti chercher. Ce livre, c’est un peu pareil : on pouvait avoir une vague idée de ce qu’on allait y trouver ; on en revient assurément avec plus, bien plus qu’on ne pouvait espérer ou imaginer. L’auteur a comme fait ce voyage pour nous : on ressort de cette lecture en lui en étant reconnaissant. (Ou carrément jaloux !)
 
Sublime, majestueuse… Voyage aux îles de la Désolation est une grandiose BD à vivre.
 

Par Sylvestre, le 15 mars 2011

J’étais simplement curieux en ouvrant ce livre. Je me suis retrouvé happé par un ouvrage tout bonnement passionnant. Cet album est une bande dessinée autant qu’un carnet de voyage. Il est surtout un superbe témoignage, conté avec brio et intelligence par Emmanuel Lepage. Il fait de ses rencontres et de ses découvertes des croquis et des aquarelles splendides qu’il appuie par des textes courts, mais toujours à propos. Il donne envie d’apprendre, de comprendre, voire même de partir pour des terres et des mers en apparence peu avenantes.

Le livre est emplit d’histoires, d’anecdotes… C’est aussi un bel hommage au courage des femmes et des hommes qui quittent parfois pour de très nombreux mois le monde “civilisé” pour aider les autres ou pour faire avancer la science.

Cet album de Lepage est mon plus grand coup de coeur de ce début d’année. Il faut absolument que, vous aussi, vous montiez à bord du Marion Dufresne pour cette magnifique épopée maritime et humaine.

Par Legoffe, le 17 avril 2011

Après Sbuoro et Legoffe, c’est à mon tour de monter à la tribune pour exalter mon enthousiasme au sujet de ce très beau livre (mais rassurez-vous je ne me cantonnerais simplement qu’à quelques mots). Voyage aux îles de la Désolation est baigné par l’humanisme du regard que porte Emmanuel Lepage. Avec la pudeur propre au dessin qui se passe de mot (ou presque) et qui pourtant en dit aussi long que des phrases, l’auteur nous conte, partage, son voyage. Et c’est au cœur même de ce paradoxe que naissent toute la force et la sensibilité qui ne manqueront pas de toucher le lecteur. Superbe !

Voyage aux îles de la Désolation est à ne pas manquer… vraiment.

Par melville, le 27 août 2011

Que voilà un beau voyage avec ce superbe livre d’Emmanuel Lepage. Un voyage que je n’aurais pu faire de ma vie.

J’ai apprécié ce documentaire que nous faisons à bord du Marion-Dufresne et qui nous entraîne au bout du monde, vers les îles Kerguelen. Lepage, avec talent, nous présente les "habitants" de ces îles, tout comme il le fait pour les marins et autres passagers du bateau. Il nous fait découvrir ces magnifiques paysages où il n’y a parfois rien grâce à ses peintures ou dessins, ce qui s’avère être plus efficace qu’une photo. Il nous conte la vie des gens qui y travaillent, il nous fait un cours d’histoire pour nous replonger dans le passé de ces îles, comment elles furent découvertes.

En fait, au lieu que nous soyons quatre avec mes confrères pour vous en parler et tout vous faire découvrir, il vaut mieux que vous vous procuriez ce chef d’oeuvre et que vous vous laissiez embarquer pour un voyage dont vous reviendrez époustouflés.

Une oeuvre rare, un document unique que je vous incite à vous procurer sans plus tarder !

Par BERTHOLD, le 5 octobre 2011

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