VOIX DES ANGES (LA)
Bonheur-Park

A Tupélo, Jason et Alinéa ont rencontré les créateurs de la jeune fille : créée 6 ans plus tôt, elle devait être un "Ange", un être invisible capable d’influencer un Homme pour son bonheur.
Ne pouvant les laisser circuler librement, ils les emmènent à Bonheur-Park, une île perdue où les gens vivent heureux à longueur de journée : les Anges veillent sur eux.
Mais le bonheur est-il vraiment sans faille?

Par PATATRAK, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VOIX DES ANGES (LA) #3 – Bonheur-Park

Voici le dernier tome tant attendu de "la Voix des Anges", trilogie fantastique de Rodolphe et Alain Bignon, qui est sorti dans un contexte très particulier : la disparition aussi soudaine que tragique du dessinateur ne peut empêcher le lecteur d’être un tantinet mal à l’aise au moment où il ouvre "Bonheur-Park".
L’ironie vient justement de ce titre si "zen" et qui parle de bonheur illusoire, de bonheur fabriqué…

Rodolphe développe, parfois un peu vite hélas! une histoire qui peut rappeler par certains côtés "Le prisonnier" ou plus récemment "The Island". On s’appelle par ses initiales (c’est marrant, avec leurs jeans baba et leur T-shirt moulant, ils font tous "djeun’s", c’est un peu comique), il fait toujours beau, tout le monde est beau et gentil. Trop beau pour être vrai?

L’obsession à faire le bonheur des autres conduit parfois à une situation inverse. Au-delà de l’aspect fantastique de l’histoire, celle-ci amène une réflexion concrète et intelligente sur le bonheur : le mieux n’est-il pas parfois l’ennemi du bien?
Le déroulement est astucieux, quoiqu’un peu rapide parfois, avec toujours en toile de fond les combats des Dadaïstes contre cette grosse multinationale, créatrice des "Anges".
Au milieu de tout cela, Jason et Alinéa vont finir par se poser les bonnes questions. On devine un peu trop bien ce qui va se passer mais c’est le seul reproche que je trouve au scénario de Rodolphe, car on est irrésistiblement pris dans l’histoire et tout ce qui se passe sur cette drôle d’île, et on se prend rapidement au jeu.

Niveau dessin, c’est du tout bon. Alain Bignon a réalisé un travail très soigné, rehaussé par de belles couleurs. Les regards perdus d’Alinéa sont très expressifs.
Et puis il y a toute l’émotion contenu dans la dizaine de pages qu’Alain Bignon n’a hélas pu réaliser et que des dessinateurs de ses amis, parfois sans story-board, ont entrepris de terminer pour lui, dans un ultime et touchant hommage. Grosse émotion que de passer au fil des pages d’un style à l’autre, d’une ambiance à l’autre, avec des couleurs parfois très différentes.
Ce fut une expérience très étrange, mais indéniablement réussie.

Rien que pour ce foisonnement d’émotion, mais aussi pour cette très belle fin sur l’avenir de l’Homme, "Bonheur-Park" mérite une place dans votre bibliothèque.

Par PATATRAK, le 12 septembre 2005

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