VOITURES DE LÉGENDE
La Coccinelle

A la fin du mois de juin 1974, la France subit de plein fouet le choc pétrolier. Sur le plateau d’Albion, Sabine, fille de garagiste et amatrice de coccinelle, vient assister, comme beaucoup de jeunes de la région, au concert de Luger & Paix, un groupe d’heavy métal qui se produit au Viking. Tandis que la représentation bat son plein, à l’extérieur, deux sinistres individus surveillent la boîte à la jumelle. A l’issue de la représentation, Sabine est invitée par son ami Alice, le patron de l’établissement, à partager le repas avec les musiciens. C’est lors de ce diner nocturne que le leader du groupe, s’intéressant au véhicule de la jeune fille, évoque celui acquis à l’issue de la seconde guerre par son oncle, une cox cabriolet construite avant-guerre par les nazis et qui depuis, a totalement disparu de la circulation. Cette allusion met illico en émoi les deux guetteurs indésirables qui en réfèrent à d’autres et qui prennent la poudre d’escampette lorsque le chat de Sabine les détecte. Pourquoi cet intérêt malsain pour cette vieille voiture ? Et puis, où se trouve-t-elle ?c’est Ricahrd Sabine va tenter de le découvrir en faisant marcher les réseaux de son père, aidée en cela par les membres du groupe de métal.

Par phibes, le 11 novembre 2015

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Notre avis sur VOITURES DE LÉGENDE #3 – La Coccinelle

Après la DS et la 2CV, c’est au tour d’une autre voiture qui a grandement marqué sa génération, à savoir la fameuse coccinelle de Volkswagen, à passer sous les projecteurs de la sympathique série-concept Voitures de Légende de chez Soleil. Pour les besoins de cette nouvelle mise en lumière automobile, Richard D. Nolane, scénariste reconnu pour ses travaux sur Vidocq, Wunderwaffen, Millénaire, Harry Dickson et bien d’autres, a répondu présent pour l’évoquer au travers d’une intrigue policière très agréable.

Pour ce faire, rien de plus naturel que de camper la célèbre « voiture du peuple » créée par Hitler à l’époque où celle-ci était devenue un véritable phénomène de mode, à savoir dans les années 70. Fort de ce calage historique et territorial (le plateau d’Albion), le scénariste s’est attelé à construire une fiction autour d’un des premiers modèles construits par les nazis, fiction qui, sans nul doute, va entretenir un mystère à découvrir in fine.

Fort de ce mélange profitable qui privilégie toute de même l’aventure aux prouesses techniques, l’on pourra concéder que l’histoire qui nous est présentée reste d’un abord bien attrayant. En bon stratège, Richard D. Nolane nous introduit dans une affaire mafieuse à laquelle la sémillante Sabine et les membres d’un groupe de rock « lovecraftien » sont mêlés. Selon une conception éprouvée et plutôt classique, le scénario arbore un ton assez léger, porté par la volontaire Sabine, ses amis rockers et même le chat Gordon face à des truands pas très adroits et plutôt voyants. De même, il aura la particularité d’user de bons petits clins d’œil au cinéma des années concernées (en particulier aux tontons flingueurs avec l’intervention de Fernand Naudin alias Lino Ventura) ou à une autre série du scénariste, Lüger et paix, qui servira d’identifiant aux musiciens ou encore, de manière très furtive, le temps d’une vignette, à la série présente.

Côté graphismes, la parole est donnée à Zeljko Vladetic qui intervient, semble-t-il, pour la première fois dans un album grand public. Force est de constater que son intervention est pour le moins remarquable par le fait qu’il use d’une mise en image agréable, plutôt détaillée et réaliste. A cet égard, l’on saluera le potentiel artistique de celui-ci dans la mise en évidence soignées des véhicules (en particulier la Cox) en les croquant dans des dispositions techniques conformes. De même, on pourra apprécier ses personnages qui ont une réelle présence et qui portent avec efficacité l’aventure.

Une mise en lumière de la fameuse coccinelle pour le moins réussie via une intrigue policière soutenue et divertissante.

Par Phibes, le 11 novembre 2015

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