SOUTHERN BASTARDS (VO)
Here was a man

(Southern Bastards 1 à 4)
Ce matin là, Earl Tubb débarque à Craw County, un bled sudiste ou il a grandi et ou il n’a plus remis les pieds depuis 40 ans ! Les choses ont beaucoup changé pour lui et il n’a pas envie de s’attarder trop longtemps ici, peut-être deux ou trois jours ! Malheureusement, alors qu’il mange tranquillement un morceau une querelle éclate à côté de lui, répondant à son instinct il décide d’aider le pauvre bougre qui se fait malmener par un jeune colosse. A partir de là tout s’enchaîne… !

Par fredgri, le 11 janvier 2015

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Notre avis sur SOUTHERN BASTARDS (VO) #1 – Here was a man

"Southern Bastards" c’est la toute nouvelle série réaliste de Jason Aaron, le scénariste de Scalped et de Men of Wrath (ainsi que de plusieurs autres séries super-héros chez Marvel !!!). On retrouve donc ce style sec, sans concession, qui ne fait absolument pas dans la dentelle. En contre partie je trouve justement que cette intrigue très prenante manque tout de même de relief, de finesse, ce qu’on pouvait trouver dans Scalped d’ailleurs !
Visiblement, le scénariste veut retrouver ces ambiances très tendues, ce style âpre et violent qui lui ont permis de peindre auparavant un univers extrêmement dur, hanté par le passé, par la relation des pères et des fils, par la domination, la haine.

L’accent est donc mis sur l’efficacité, sur l’impact et sur la force de ces hommes bien burnés qui remontent leurs manches, qui décident de frapper dans le tas sans prendre de pincette.
Aaron livre ici un scénario taillé à la hache, avec des caractérisations brutes de décoffrage et une intrigue qui rassemble tout les archétypes du récit sudiste peuplé de gros cul-terreux bas du front et xénophobes. Un homme mène la région d’une main de fer, tous ont peur de lui et de ses hommes de main très violents. Il n’est pas bon lui devoir de l’argent, et si par malheur c’était le cas ça se règle à coup de batte de baseball dans une ruelle ! A ce moment là, ne répondant qu’à son instinct, Earl reprend l’arme favorite de son père, une barre de bois, pour se lancer dans la mêlée !

Mais paradoxalement, malgré ce côté très convenu, ce premier volume est fascinant à lire. On se laisse entraîner d’un bout à l’autre, on suit Earl qui essaye de ne pas sombrer dans ses souvenirs,d ans les traces de son père, jadis shérif du coin, qui s’opposa aux villageois avec sa batte à la main ! Aaron sème différentes pistes au fur et à mesure, sait très bien doser ses effets, glisser des infos sans trop en dire. Du coup, les dernières pages m’interpellent car elles laissent deviner une suite très intrigante !

Aux crayons et à la couleur on retrouve Jason Latour, un artiste/scénariste qui transcende chaque planche avec son style particulièrement vivant, plein de force et très expressif. C’est vif, prenant, avec des partis pris graphiques très intéressants. Un vrai régal pour les yeux !

Alors Southern Bastards n’a peut-être pas la profondeur d’un Scalped, ni même sa finesse d’écriture, néanmoins c’est vraiment un premier volume que je vous conseille vivement, qui démontre bien qu’Aaron n’est pas seulement ce scénariste hype de Marvel, qu’il sait aussi revenir vers des univers moins lisses et plus rugueux !

Par FredGri, le 11 janvier 2015

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