Vivi des Vosges

 
Une petite enfant sauvage est trouvée un jour par des chasseurs dans la forêt des Vosges. Capturée, elle est ensuite confiée à une mère adoptive qui la baptisera Victorine et qui tentera tant bien que mal de lui inculquer quelques notions de savoir vivre avant de l’inscrire à l’école pour en faire enfin une enfant totalement intégrée…
 

Par sylvestre, le 25 septembre 2011

Notre avis sur Vivi des Vosges

 
Bien entendu, cette histoire rappelle celle, véridique, de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron. Mais là, c’est d’une fille qu’il s’agit, et qui sera d’ailleurs logiquement prénommée Victorine. Avant l’ultime chapitre, c’en sont trois qu’on suivra : le premier nous présente l’enfant sauvage dans la forêt où elle va être trouvée, le second s’attarde sur le séjour que fera la petite héroïne chez cette femme qui va être son premier vrai et durable contact avec le monde civilisé. Le troisième ensuite nous rendra témoins de l’expérience de l’école à laquelle Victorine sera confrontée…

Le fait que le personnage principal soit un enfant, qu’on l’y voit entourée de "parents" puis de camarades de classe rappellerait presque, quelque part, l’esprit du Petit Nicolas. Les planches composées de dessins simples et spontanés fait également écho au style de Sempé, et le tout donne à l’ouvrage jeunesse Vivi des Vosges une allure enfantine et fraîche. Au fil des quatre-vingt-dix planches, on s’aperçoit aussi que la couleur vient surtout embellir les dessins représentant l’extérieur ; représentant donc la liberté à laquelle a été soustraite l’enfant des bois… Sympathique spécificité supplémentaire au récit.

Mais malgré ces points positifs et ces parallèles flatteurs, on déplorera la qualité du dessin d’Aurelia Aurita qui n’a pas évolué d’un iota, nous laissant même nous demander si Victorine n’a pas tenu le crayon pour elle juste avant d’avoir essayé d’utiliser une cuiller !!! Rhââ, c’est vrai, quoi… Si la très libre adaptation est originale, si les "dialogues pipi-caca-culotte" feront rire les plus jeunes lecteurs et si la lecture se fait avec un certain plaisir, ces dessins jetés, bâclés, ressemblant tout au plus à des rushes de storyboard pénalisent et l’auteur et l’éditeur (voire Beaulieu et Guibert, les copains qu’elle remercie pour leurs conseils !) qui pourraient voir les acheteurs potentiels se détourner de cette BD après avoir mis dans la balance la qualité globale (le graphique joue généralement pour beaucoup dedans) et le prix qu’il leur faudra débourser pour dévorer en deux minutes cette bande dessinée…

Loin de moi malgré tout l’idée de vous conseiller de prendre les deux minutes que demande la lecture de ce livre pour le lire et vous faire votre opinion avant de passer à la caisse, mais c’est le réflexe que vous aurez sans doute de toutes façons lorsque vous arriverez devant Vivi des Vosges et sa couverture ne mentant pas sur la qualité et le style du contenu…
 
J’en suis tout sens-déçu-dessous…!!!
  

Par Sylvestre, le 25 septembre 2011

Publicité