VIOLETTE MORRIS À ABATTRE PAR TOUS LES MOYENS
Deuxième comparution

Lucie poursuit son enquête sur la mort de Violette Morris et l’affaire semble, pour le moins, toujours plus trouble au fur et à mesure qu’elle rencontre d’anciens résistants.

Les souvenirs ramènent aussi aux grandes années sportives de la championne, en football mais, surtout, dans les sports mécaniques.
Mais Lucie vit également avec la tristesse et l’amertume. Celles de la mort de ses parents, déportés durant la guerre.

Par legoffe, le 20 octobre 2019

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Notre avis sur VIOLETTE MORRIS À ABATTRE PAR TOUS LES MOYENS #2 – Deuxième comparution

En parlant de « deuxième comparution » plutôt que d’épisode, les auteurs annoncent clairement la couleur. Leur enquête est là pour aider le lecteur à se faire sa propre opinion sur Violette Morris, qui marqua le sport dans les années 1920 autant qu’elle défraya la chronique avec ses frasques avant de devenir une cible pour ses liens supposés avec les Allemands.

Le récit, toujours construit avec intelligence, nous entraîne principalement sur trois époques : le moment de l’enquête de Lucie (1945), les années 20 vécues par Violette et le début de la guerre où l’on retrouve Lucie et ses parents.

Si cela rend le livre très vivant, le scénario a un autre mérite. Il permet de replonger dans la société de ces différentes époques. On y parle des rêves d’émancipation de la femme dans les Années Folles, puis du revirement quelques années plus tard, avec des conservateurs et des extrémistes qui veulent remettre la gente féminine à la place qui est la leur – selon eux – c’est-à-dire le foyer et la gestion des enfants. Sans oublier la montée de l’antisémitisme.

Dans ce second épisode, nous n’avons pas encore d’informations sur la nature des liens que Violette Morris aurait pu entretenir avec les nazis, car le récit de sa vie s’arrête en 1930. Mais, pour l’heure, nous voyons surtout une femme qui dérange l’establishment, adulée comme détestée .

Et si les auteurs complètent progressivement le dossier du jugement, des faits peu reluisants viennent se rappeler au lecteur, et ils n’ont rien à voir avec Violette. Collaboration, rafle du Vel d’Hiv, épuration après guerre… L’héroïsme et l’engagement de Français pour la liberté avait son pendant noir, qu’il ne faudrait pas oublier. Une manière de se dire que, durant la lecture, on s’appliquera peut être plus à comprendre qu’à juger.
Seule certitude, la série est passionnante, magnifiquement dessinée et très bien documentée. Il serait donc dommage que vous ne rejoignez pas le banc des jurés…

Par Legoffe, le 20 octobre 2019

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