Vincent

En 1888, Vincent Van Gogh quitte la vie parisienne étouffante pour s’installer à Arles. Stimulé par la lumière de Provence, il entame un marathon de création en peignant du matin au soir et envisage de créer une maison d’artistes. Son exigence artistique, ses obsessions et ses soucis d’argent finissent par le rattraper. Il en perd son ami Gauguin, son oreille et sa santé mentale. Tandis qu’à Paris, dans la galerie de son frère Théo, son œuvre commence à rencontrer le succès…

Par geoffrey, le 5 mars 2015

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Notre avis sur Vincent

Avec son style minimaliste, l’auteure, la néerlandaise Barbara Stok, s’est réappropriée la vie de Vincent Van Gogh. Elle nous emmène dans la parenthèse arlésienne du peintre qu’elle éclaire à sa façon, via des dialogues empruntés au XXIème siècle, des préoccupations terre-à-terre et une pesanteur du quotidien que viennent révéler les premiers échanges épistolaires (authentiques) entre les frères Van Gogh.

On y découvre un Vincent Van Gogh obsédé par l’argent. Cette obsession est tellement présente qu’elle remplit à elle seule le premier quart de l’ouvrage. L’auteure semble s’y perdre également et saturer de manière compulsive ses planches de chiffres. Malheureusement ceux-ci ne parlent pas au lecteur, incapable de savoir ce que représentent 15 francs de l’époque. La même maladresse se reproduit avec l’obsession de l’atelier d’artiste que Van Gogh souhaite créer. Et à force de répétition, ce comportement obsessif peine à donner une profondeur et une couleur au peintre. Dans tous les cas, il ne permet pas au personnage de s’incarner et au lecteur de s’y attacher. Si un peu d’émotion passe, elle est davantage véhiculée grâce aux mots, aux extraits de lettre choisis, que par le dessin.

Parlons-en justement de ce dessin. Le trait dépouillé et presque enfantin, colorisé à coups de gros aplats, ne laisse pas indifférent : on aime ou on n’aime pas. Il tranche dans tous les cas avec le style riche en coups de pinceau de son compatriote. De bonnes trouvailles émergent néanmoins du travail de Stok : elle parvient notamment à rendre un semblant de ressemblance avec les tableaux du maître. Mais c’est comme de reconnaître Elvis Presley dans un épisode des Simpson. Ça a le goût, mais ça ne lui ressemble pas du tout.

Pour résumer, bien que déclinée sur près de 140 planches, la vie, ou plus précisément une partie de la vie, du célèbre peintre demeure malheureusement superficielle. Le lecteur avide d’en connaître davantage sur Van Gogh, ses motivations et l’ambiance de son époque – la fin du XIXème siècle – passera son chemin, sous peine d’être déçu.

Par Geoffrey, le 5 mars 2015

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