VIE POSTHUME (MA)
Ne m'enterrez pas trop vite

Emma est une vieille dame au fichu caractère, qui n’a plus le goût à grand chose depuis la mort de son mari. Elle fume beaucoup, ce qui met en colère son aide ménagère. Cette dernière décide de mettre la cartouche de cigarette en haut d’une armoire, hors d’atteinte de la vieille dame.

Mais celle-ci ne s’en laisse pas compter. Le soir, elle tente d’attraper la cartouche et finit par chuter. Lorsqu’elle se réveille, elle s’étonne de n’avoir pas la moindre douleur. Ce n’est que lorsque son aide à domicile revient qu’elle comprend que quelque chose ne va pas. La ménagère s’étonne du sang qui tâche le sol au pied de l’armoire. C’est alors qu’Emma réalise que ses vêtements sont ensanglantés et que sa poitrine est percée… d’une balle ! Emma comprend qu’elle est morte-vivante !
Pour quelle raison n’est-elle pas directement passée de vie à trépas ? Comment dissimulé cet état de fait à son aide ménagère et à ses voisins ? Et, surtout, qui donc pouvait en vouloir à sa vie ???

Par legoffe, le 19 avril 2012

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Notre avis sur VIE POSTHUME (MA) #1 – Ne m’enterrez pas trop vite

L’auteur de Miss Pas Touche revient avec un scénario particulièrement original. Une vieille dame victime d’un meurtre et qui devient une sorte de zombie, voilà qui sort de l’ordinaire ! Et ce n’est que le début. Je ne vous raconterai pas les surprises qui vous attendent ensuite, mais elles ne manquent pas, jusqu’au bout de ce premier tome.

Hubert est, décidément, un grand conteur. Il imbrique, sans jamais perdre le lecteur, les souvenirs d’Emma lorsqu’elle était jeune, des épisodes plus récents (la mort de son mari, la pression des promoteurs…) et son actuelle situation de morte-vivante. L’auteur s’applique vraiment à donner du relief à ses personnages et nous rentrons naturellement dans l’univers de la vieille dame qui fut toujours une femme indépendante et dotée d’un sacré caractère. On y parle ainsi de jeunesse, d’amour, de la vie, de la mort… Et ce sont les personnages féminins qui tiennent le premier rôle. Hubert leur rend un bel hommage. L’émancipation de la femme prend toute sa dimension sous les traits d’Emma.

Mais l’auteur est aussi connu pour son sens de l’humour. Et il n’en manque pas, à nouveau, ici. La mort est abordée avec un délicieux sens de l’absurde. Les pensées de la vieille dame lorsqu’elle réalise qu’elle est décédée sont exquis tant elle cultive le sens de la dérision.

Plus fort encore, le récit mélange les genres sans jamais se casser la figure. Vous avez ici un livre relevant du fantastique, mais aussi du romanesque, de la chronique sociale et, enfin, du polar. N’oublions pas, en effet, que nous sommes face à une affaire de meurtre, dont les éléments s’étalent discrètement tout au long du scénario, même si les choses ne prennent vraiment forme que vers la fin de ce premier tome (prévu en deux).

Le style graphique adopté par Zanzim, ici, colle parfaitement à l’aventure. Son trait est espiègle et il a un vrai sens du détail et de la scène qui ajoute au plaisir de la lecture.

Autant dire que l’on dévore le livre, savourant l’humour et la richesse de l’histoire sans avoir envie de quitter Emma, autant pour la personnalité de la vieille (et jeune) femme que pour l’excellente intrigue imaginée par Hubert. L’une des plus belles surprises de ce printemps, indéniablement !

Par Legoffe, le 19 avril 2012

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