Une vie à écrire

Paysan de souche et un tantinet naïf, le jeune Billy-Bob Butler aide ses parents à la ferme. Mais ce dernier a une passion, l’écriture, qu’il met en pratique en publiant des feuilletons dans le journal local. N’étant pas pris au sérieux par son entourage et persuadé d’avoir du talent, son ambition et son envie de gagner rapidement de l’argent le poussent à partir pour Hollywood. En chemin, il croise la sémillante Scarlett avec laquelle il atteint la capitale du cinéma. Après avoir été dépouillé par celle-ci, il tente malgré tout de soumettre son script aux différents studios. Sans résultat jusqu’à ce qu’il frappe à la porte de la plus grosse firme d’Hollywood, la National Pictures. Après une première rencontre houleuse avec le patron Harry Sulpice, il finit par être embauché pour tenir un emploi très spécial, celui d’écrire à l’avance la destinée des stars. Contre la promesse d’une vie idyllique, Billy-Bob commence à œuvrer jusqu’à qu’il soit chargé de rédiger la vie de Scarlett, elle-même prise sous la coupelle du cynique Harry Sulpice.

Par phibes, le 2 juin 2013

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Notre avis sur Une vie à écrire

Une vie à écrire est, en fait, la compilation d’une histoire débutée en septembre 2009, sous le titre Hollywood Boulevard et depuis, en attente d’une suite. Aujourd’hui, alors que la deuxième partie est enfin réalisée, les éditions Bamboo ont pris pour parti de publier l’intégralité du récit tout en opérant un changement dans l’intitulé.

C’est donc à Hollywood des années 30, la fameuse industrie du cinéma, que Jérôme Félix (L’héritage du diable, Le Plan, La Lignée…) nous immerge, un industrie qui, de son point de vue, possédait un secret pour le moins effarant. Afin de nous l’exposer, le scénariste fait appel à deux personnages récurrents, Billy-Bob et à Scarlet, jeunes individus de conditions modestes qui vont être amenés à faire leur entrée dans ce vaste univers qui distille à la fois rêve et désillusion.

L’histoire ainsi contée, si elle reste dans un registre dramatique et amer, bénéficie d’une très belle mise en scène qui nous donne l’occasion de suivre les destins croisés des deux protagonistes. L’un plutôt ambitieux et talentueux, un tantinet vénal, doté d’une particularité physique peu esthétique (il louche sévèrement), l’autre en quête d’une vie plus posée qui ne l’oblige pas à profiter de ses charmes, tous les deux vont découvrir ce fameux secret qui, évidemment, les marquera à tout jamais. Jérôme Félix tire habilement les ficelles de son scénario. Rapprochant ou séparant ses personnages, les faisant vivre des péripéties douloureuses aux contacts de dirigeants pour le moins tordus et manipulateurs de destinées, il nous présente un envers du décor particulièrement effrayant.

Le charme de cette histoire passe inévitablement par le dessin tout en légèreté d’Ingrid Liman. En effet, cette dernière, d’un trait averti et d’une colorisation suave, parvient à capter le regard et à le conserver tout au long de la centaine de planches. Ses décors sont superbement réalisés, ses personnages ont beaucoup de charisme, en particulier les femmes dont elle sait mettre en avant leur féminité. Il suffit pour cela de se reporter à la fin de l’album pour découvrir certaines de ses illustrations somptueuses.

Une "révélation" complète et amère d’un secret hollywoodien qui confère à cet ouvrage un intérêt certain. A lire !

Par Phibes, le 2 juin 2013

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