WONDER WOMAN (VF)
De sang et de fer

(Wonder Woman 0 + 13 à 18)
Hermès vient d’enlever le bébé de Zola, il l’a secrètement confié à Déméter. Mais Diana, encore surprise par cette trahison, sait très bien qu’il lui faut absolument récupérer l’enfant, même s’il est prédit qu’il risque d’être l’arme qui abattra Zeus. Elle s’allie donc à Héra, Arès et au nouveau venu, Orion pour aller affronter Hermès ! Pendant ce temps là, une expédition met à jour un étrange guerrier surnommé "Le premier né", ce dernier semble nourrir, lui aussi, une rancune tenace vis à vis des Olympiens…

Par fredgri, le 6 janvier 2014

Notre avis sur WONDER WOMAN (VF) #3 – De sang et de fer

Azzarello continue d’explorer les possibilités offertes par la mythologie grecque (un peu à la façon de Marvel avec Thor et les mythes nordiques), tout en revisitant l’histoire de la princesse amazone.
Comme auparavant c’est passionnant et surtout c’est très adroit. Le scénariste, par le biais de ce bébé enlevé qui reste au centre de toutes les préoccupations, continue de jouer avec les ambitions des uns et des autres, tout en s’interrogeant sur le côté soi-disant "opaque" de ces alliances et du double jeu général qui fausse un peu tout ça. Alors, bien sur, on est loin des grandes épopées ou des grands affrontements d’antan, la princesse guerrière, en marge de l’univers DC ambiant, découvre plus ou moins en même temps que le lecteur les tenants et aboutissants de cette quête et des enjeux qui se dessinent.

Azzarello multiplient tranquillement les sous-récits, il y a Orion envoyé pour stopper les méfaits du nouveau né, il y a ce "Premier né" qui apparait, secondé par cette exploratrice au cou de métal, il y a Apollon qui lorgne sur le trône de son père et qui préfère s’entourer de ses éventuels adversaires… Puis On devine derrière l’acte d’Hermès une raison plus profonde, sentiment renforcé par la position de Déméter. Toutefois le scénariste a aussi l’intelligence de ne pas trop s’emmêler les pattes non plus, on devine que tout va dans la même direction et en fin de compte le lecteur ne se perd aucunement dans ces récits…
A l’exemple des grands récits mythologiques les dieux s’allient les uns contre les autres en prévision d’un énorme maelström qui se profile dans les mois à venir ! Mais ce qui est surprenant avec cette série, c’est qu’on reste dans le sentiment d’être encore et encore dans un long préambule des évènements futurs, une période ou les uns et les autres peuvent encore changer les choses, se battre !

Au delà de ce matériau mythologique, la série nous propose surtout un excellent comics avec ce qu’il faut d’action, de psychologie, de rythme et d’excellentes intrigues. Azzarello fait peut-être dans le classique, loin de ses comics plus sombres habituels, malgré tout il inscrit aussi WW en marge des traitements plus conventionnels qu’on avait l’habitude de voir sur le personnage. On est donc aux antipodes des histoires de Perez, de Byrne etc. Et c’est réellement captivant ! Une série qui se démarque parfaitement, qui garde une identité très forte, servie par une palette d’artistes très inspirés. Car qu’il s’agisse de Cliff Chiang au sublime style, de Tony Akins, admirablement secondé par Dan Green ou encore de Goran Sudzuka qui s’inscrit complètement dans la continuité de Akins, tous livrent des planches de toute beauté, assez différentes les unes des autres.

Wonder Woman reste certainement l’une des séries majeures du DC version 52, loin des archétypes ou les autres semblent vouloir enfermer leur propres séries !
A lire absolument, histoire de découvrir que les comics peuvent aussi proposer des choses plus subtiles que ce à quoi on pourrait s’attendre d’un titre de superslip ! Et si jamais vous êtes réfractaires aux comics, aux super-héros, ce titre est pour vous !

Par FredGri, le 6 janvier 2014

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