STEVE CANYON (VF)
1947 - 1948: Horizon infini

Steve Canyon est un vétéran de la guerre, avec des amis à lui, il a créé son agence de transports privés "Horizon infini". Ce jour là, il est engagé par Copper Calhoon, une femme énigmatique qui souhaiterait qu’il l’accompagne pour convoyer quelque chose pour elle… Sans attendre, Steve et ses compagnons viennent d’entrer dans l’aventure !
En 1947, fatigué de travailler sous contrat sur "Terry & the Pirates", un strip qu’il avait créé en 1934, mais qu’il ne possédait pas, Milton Caniff décide d’arrêter les frais et de lancer une nouvelle création qu’il contrôlerait complètement, Steve Canyon…

Par fredgri, le 30 novembre 2018

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Notre avis sur STEVE CANYON (VF) #1 – 1947 – 1948: Horizon infini

Quelle incroyable surprise que cette traduction qui surgit de nulle part et qui vient accompagner ces fêtes de fin d’année, à peine deux mois avant la parution du 5ème volume de Terry et les pirates chez BD Artist !!! Une surprise, car le public est-il là pour ces strips, même sous le pinceau du génial Milton Caniff ? En tout cas, c’est une initiative à encourager absoliment. D’autant qu’il s’agit là certainement de la meilleure série du maître !

Car, fort d’une excellente réputation, Caniff est, en 1947, un des grands maîtres du strip américain. Sa parfaite maîtrise du pinceau, des noirs, de l’anatomie féminine, sa science du scénario lui ont déjà assuré un public fidèle. Ce qui fait que bien que n’ayant pas terminé Terry and The Pirates, le lancement proche de Steve Canyon se fait en fanfare, on n’est pas loin du star système, avec la une du Times à la clé !

Dès les premiers strips, Caniff joue avec le lecteur, en tordant les codes. Son personnage n’apparait qu’au bout d’une semaine, flegmatique, il arrive à son bureau et reçoit d’emblée le coup de fil qui va lancer toutes les aventures à suivre !
Car, voilà, la grande particularité de ces bandes, c’est que ça ne s’arrête pas une seconde. On glisse d’une aventure à l’autre sans attendre, sans prendre le temps de respirer. On croise des femmes magnifiques dans chacune de ses aventures, qui sont l’archétype troublant de la vamp des années 40/50. Avec Steve Canyon, c’est l’essence même de ces séries d’aventure, le héros est balancé dans une multitude de situations, de dangers, il doit généralement secourir une belle ou alors jouer de séduction tout en bravant son adversaire qui en veut à sa peau. Il est balancé à l’eau, enfermé dans un sac, on lui tire dessus, on le poursuit, il doit se battre, on veut le manipuler, on l’aime, on le déteste… Steve Canyon c’est LE héros !

C’est tellement intense, on ne s’ennuie pas une seconde, bien au contraire. Tout est tellement fluide qu’on glisse d’un strip à l’autre sans s’en rendre compte. Puis surtout c’est passionnant ! Caniff maîtrise admirablement son art, chaque strip est une leçon de narration, avec une telle beauté graphique que je me suis vu plusieurs fois m’arrêter pour juste regarder une silhouette se dessiner dans l’ombre d’une ruelle. En observant ces bandes les unes après les autres j’ai vraiment compris l’impact que cet artiste a pu avoir sur les générations qui ont suivi, sur des gens comme Pratt, Jijé, Toth etc. La filiation est évidente.
Il y a comme une sorte de nonchalance pleine de tension dans sa façon de dessiner ses personnages, tout en étant ultra précis dans ses décors, dans le moindre élément de sa case !

Ce premier volume est l’occasion donc de redécouvrir ce formidable strip qui reste toujours aussi moderne et palpitant. une très sympathique édition qui reprend intégralement le volume paru chez IDW. Et même si le prix reste assez élevé, c’est un excellent cadeau pour ces fêtes de fin d’année !

A lire absolument !

Par FredGri, le 30 novembre 2018

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