NORTHLANDERS (VF)
Le livre anglo-saxon

(Northlanders 1 à 19 + 41)
Plusieurs parties dans ce gros volume…
On rencontre d’abord Sven qui apprend un jour que là-bas, sur l’île d’où il est originaire, son père, le roi, s’est fait tuer par son propre frère Gorm qui ainsi règne sur le royaume qui revenait de droit à Sven. Décidé à regagner ce qui lui est du le jeune homme revient chez lui pour découvrir un pays de désolation. Il est loin le temps des vikings plein de gloire ! Chassé de chez lui et menacé, Sven va devoir progressivement préparer sa revanche en terrorisant les hommes du roi…
Poursuivi par les hommes de Ragnar Ragnarsson,un seigneur à la botte du roi Sigtrygg, Magnus Mag Rodain fuit avec sa fille Brigid dans le pays qu’il connait si bien, l’Irlande.
Edwin est le cadet de la famille, celui qui subit les exigences du père. Cette vie ne lui plait pas. Ainsi, un matin quand il voit des vikings débarquer sur la plage, il les guide, espérant ainsi être libéré, sans se rendre compte que sa vie, soudain, prend un tournant définitif !
Birna vient de perdre son père, le chef de la tribu. Dans ce monde d’homme il lui faut s’imposer et prendre la place de son père…

Par fredgri, le 23 février 2014

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Notre avis sur NORTHLANDERS (VF) #1 – Le livre anglo-saxon

Dans cette nouvelle série de Brian Wood, ce prodige de l’écriture, on a droit une nouvelle fois à une excellente surprise.
Certes c’est assez violent et le scénariste ne fait absolument aucune concession, c’est rude, assez froid et parfois très expéditif, mais d’un autre côté c’est aussi très proche de la vérité, les vickings n’étaient pas réputés pour leur délicatesse non plus.

La série Northlanders se construit sur des arcs indépendants les uns des autres. Le fond des scénarios est assez classique en fin de compte, car c’est surtout le moyen pour Wood d’étudier le caractère de ses personnages placés dans un climat rude et sans pitié. Ils doivent s’imposer et composer avec cette culture d’hommes, de guerriers. Et en fin de compte cela colle parfaitement à l’écriture extrêmement subtile de ce scénariste qui laisse beaucoup de place aux vides, aux ellipses, à l’épure, à la décompression, sans pour autant tomber dans la facilité non plus. Ainsi il faut se laisser glisser dans ces psychologies, dans ces états d’esprit d’hommes face à leur terre.

Un jeune prince qui regagne son royaume et doit se battre contre l’usurpateur, un homme qui fuit la tyrannie d’un roi, un enfant et une jeune fille qui doivent s’imposer, en soi ça a été vu des milliers de fois, ce sont les thèmes les plus récurrents de ce genre de récit, mais c’est en ça que l’écriture de Wood est très bonne, car il réussit à aller au delà de ce classicisme en peignant des personnages qui vibrent, qui existent par eux même, il joue sur les ellipses, les flash-back, il construit son intrigue méticuleusement en gardant bien en vue que nous sommes dans un récit d’aventure, avec des personnages rudes et violents.

Jusque là on avait droit (à part quelques exceptions evidemment) à des versions assez asceptisées de ces vickings, ici on a presque l’impression d’être sur place, dans leur "hutte", sur leur terre, au coin d’un feu. Aucun personnage n’est épargné, car le trajet que leur impose Wood passe forcément par une transformation, aller au bout d’un idéal.

Par contre, les graphismes sont peut-être trop variés. Même s’ils nous présentent des identités très fortes ils suivent bien aussi le jeu des changements d’ambiance amenés par le chapitrage.

Urban se penche donc sur cette remarquable série qui n’avait pas eu la chance d’être maintenue en VF jusque là. Alors n’hésitez plus et foncez sur cette opportunité de vous immerger dans l’une des meilleurs séries du moment ! (et ensuite vous irez dévorer les Conan de Wood, qui sont plus ou moins dans la même démarche !)

Par FredGri, le 23 février 2014

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