MIRACLEMAN (VF)
Tome 2

(Warrior 12 à 18, 20 et 21 + Miracleman 6 à 9)
Liz est dorénavant enceinte, elle supporte d’ailleurs de moins en moins la distance de Mike qui se réfugie à chaque conflit derrière l’apparence de Miracleman ! Alors que ce dernier s’éclipse, un soir, pour aller réfléchir, on enlève Liz et on la transporte au Venezuela. Cream révèle alors à Miracleman que le Dr Gargunza est derrière ce kidnapping, qu’il veut se servir du bébé à naître comme d’un cobaye. Miracleman se décide à d’agir…

Par fredgri, le 10 novembre 2014

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Notre avis sur MIRACLEMAN (VF) #2 – Tome 2

Nous ne connaissions, jusque là, en version française que les tout débuts de la série, grâce au rachat de la licence par Marvel nous avons enfin droit à la suite, recolorisée pour l’occasion.

Avec ce deuxième volume, nous avons quelque sorte un album de transition, qui règle la situation passée de Miracleman, le conflit avec son ennemi, ses véritables origines, la naissance de sa fille et l’apparition des personnages qui vont permettre le passage vers la prochaine étape. On sent qu’en effet Mike Moran lâche progressivement prise avec le récit, que la personnalité de Miracleman prend de plus en plus le dessus, tandis que Liz se résigne à n’être que la mère de l’enfant. En parallèle, on sent que le jeune Kid Miracleman n’est pas loin de revenir pour de bon, ou pour le pire…

Subissant moins les évènements et prônant une pro-activité nettement plus directe, Miracleman, dans ce nouvel opus, prend les choses en main et devient nettement plus expéditif, prenant conscience qu’en fin de compte il n’est pas forcément un "héros" au sens noble du terme, mais davantage un "homme" qui doit régler ses comptes pour pouvoir ensuite repartir d’un meilleur pied, devenir une figure presque christique ! Moore prouve ainsi que son personnage ne répond pas aux canons habituels du super héros, mais bien plus à ceux du surhomme tout puissant qui ne se laisse pas mener en bateau par une sempiternelle morale castratrice !

Évidemment, le scénario est parfaitement rythmé et l’écriture démontre que même à ses début Moore faisait preuve d’une exceptionnelle virtuosité dramatique !
Car Miracleman ça n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait s’imaginer en voyant la couverture, un comics de super-héros classique, il s’agit davantage d’une déconstruction du genre, ou en tout cas d’un recadrage pour redéfinir ce que pourrait être un être aux super pouvoirs dans un monde plus réaliste, plus adulte. Dans cette série on pouvait donc voir immerger des concepts que Moore réutiliserait ensuite dans Watchmen, par exemple, des concepts qui allaient influencer toute une génération de scénaristes dans les années suivantes. Miracleman n’est pas simplement un comics révisionniste, il annonce ce que pourrait être les comics modernes si on leur ôtait cette chape trop lisse et trop moralisatrice !

Une série visionnaire, indispensable pour à la fois mieux comprendre la production "mature reader" de la fin des 80’s et appréhender l’œuvre de Moore plus complètement !

Et le meilleur reste à venir, notamment avec l’arrivée de Totleben aux dessins…

Par FredGri, le 10 novembre 2014

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