Last American

Une guerre atomique a soudain effacé toute trace de vie sur Terre. Malgré tout, vingt ans plus tard, alors qu’il a été placé en sommeil artificiel et cryogénisé, Ulysses S. Pilgrim, Capitaine de l’U.S. Army est réveillé par une équipe de robots pour qu’il aille trouver les survivants. Mais rapidement il découvre la vision apocalyptique d’un monde jonché de corps, les fantômes d’une humanité aujourd’hui disparue, loin des souvenirs que le capitaine essaye de ne pas oublier…

Par fredgri, le 24 septembre 2017

Notre avis sur Last American

A l’orée des années 90, le label Epic, publié par Marvel, s’enrichit de projets toujours aussi variés, ainsi, on voit arriver la version US d’A1, Elsewhere Prince, les série autour de l’œuvre de Clive Barker etc. Mais c’est aussi l’occasion d’y voir des transfuges de 2000AD, Alan Grant, John Wagner et Mike McMahon qui proposent cette mini-série: "The Last American" !

Très vite, ce qui marque dans le scénario c’est son aspect introspectif omniprésent. Le héros ne va pas vivre de grandes aventures post apocalyptiques, il ne va pas non plus affronter des hordes de zombies ou autres bestioles mutantes, non, ici il est surtout question d’un monde désolé, jonché de corps inertes, d’os, de décombres, un univers vide de toute vie, excepté Pilgrim lui même ! Son errance, assisté de deux robots, l’amène donc à se questionner sur sa propre vie, sur l’absolutisme de la guerre et sur ce qu’il reste du "rêve américain". Tout n’est qu’une illusion, même les pleurs qu’il croit entendre dans des ruines, comme le souvenir qui lui reste de sa femme, de son fils… Malgré tout, Pilgrim est un bon soldat, il sait qu’il n’y a rien de plus motivant qu’une bonne mission pour maintenir la flamme et ne pas trop se perdre dans ses regrets…

Ce regard amer sur les principes ricains, sur cette façon de déshumaniser un idéal pseudo patriotique est intéressant, car il amène un personnage au profil belliciste à se poser des questions sans pour autant accepter de renoncer à ses idéaux. Certes la situation est désespérée, mais il reste l’Amérique, cette patrie pour qui il doit continuer de se battre, même si ses adversaire restent des moulins en charpie !

Beaucoup de subtilité derrière ce scénario quelques peu atypique, loin des stéréotypes de ce genre d’histoire, limite contemplative, ou se glissent des spectres zombiesques qui animent une comédie musicale cynique et critique. On se prend au jeu, en comprenant parfaitement que de toute façon le récit ne s’envolera jamais dans un souffle épique qui nous transportera ailleurs ! Ici ce sont les ruines, les cadavres momifiés avec le temps, l’écho dans les vieux batiments…

Le tout est transcendé par le graphisme assez particulier de Mike McMahon. Personnellement, je ne suis pas toujours fan, toutefois, il faut bien admettre que son trait est parfait pour ces ambiances grotesques. Un style entre caricature et réalisme, avec des expressions forcées, une sorte de maniérisme propre à l’école 2000AD ou il a très longtemps œuvré, et finalement plein de charme !

Délirium traduit en ce moment, pour la première fois en France, cette incroyable mini série et je vous conseille vivement de vous y plonger sans plus attendre !

Par FredGri, le 24 septembre 2017

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