KAIJUMAX (VF)
Volume 1

(Kaijumax, Season one 1 à 6 + Kaijumax, Season two 1 à 6)
Kaijumax, c’est l’île prison ou sont retenus tout les Kaijus (ces monstres géants popularisés par les films japonais comme Godzilla ou les séries comme Bioman…) qui ont été capturés par les héros au fil du temps. Sur place, ils sont gardés par le héros Kang et ses hommes, eux aussi des héros qui ont la capacités de se transformer en super héros géants en activant leur emblème sur leur torse ! Mais cette vie emprisonnée n’est pas toujours facile, beaucoup de pression, de manipulation et aucun espoir de retrouver l’existence extérieure, même si on a pu, par exemple, laisser des petits tous seuls, livrés à eux même…

Par fredgri, le 3 juillet 2019

Notre avis sur KAIJUMAX (VF) #1 – Volume 1

Alors oui, c’est vrai, j’ai déjà lu les volumes de Kaijumax en vo, mais je dois bien avouer que replonger dans ce fascinant univers par le biais de cette providentielle traduction chez Bliss Comics, c’était trop tentant, comment résister ne serait-ce qu’une seconde ?
Il faut dire que Bliss a lancé pour l’occasion une campagne Ulule avec de nombreuses contre parties vraiment alléchantes !

L’éditeur en profite pour rassembler les deux premières saisons en un épais volume de près de 400 pages, agrémenté d’excellents bonus vraiment intéressants, comme une postface de Cannon lui même, une présentation des principaux personnages ou l’auteur nous révèle ses sources, ses hommages cachés, on a même des critiques de films de Kaijus, des bons conseils de choses à voir si l’on aime ces monstres géants et leurs adversaires ! Le tout se concluant par une imposante galerie de couvertures, avec les invités d’honneur prestigieux qui viennent livrer des couv alternatives !!!
L’objet est tout simplement fantastique, on n’a qu’une envie, s’y plonger sans plus attendre, découvrir cette prison, ses occupants et l’équipe qui "gère" tout ça !

C’est donc une incroyable opportunité qui nous est offerte avec cet album, découvrir l’une des séries les plus passionnantes du moment, les plus originales aussi, même si, en creusant, elle rebondit très adroitement sur une sorte de mélange entre Oz et Godzilla !

Autant vous le dire, Kaidjumax est très addictif…

Mais revenons sur l’histoire elle-même…

Avec cet univers très référencé, Zander Cannon revient sur ces monstres typiques de la culture japonaise, les Kaijus. Ils ont des formes pas possibles, portent des noms ridicules et mesurent plus de 30 mètres de haut. Ils demeurent le symbole d’un fantasme alarmiste, une peur de l’atome et des déformations que peut provoquer la radio-activité ! Toutefois, ici, Cannon se concentre surtout sur les monstres eux même, en les entraînant dans une situation complètement décalée, en les "humanisant" presque. Et si on les parquait dans une prison, tous ensemble, qu’on leur impose des règles de vie propre aux détenus, avec comme garde un super-héros dans le genre de Bioman !!!

Le concept peut surprendre, mais tout de suite on se rend compte que ça fonctionne incroyablement bien, avec tout un tas de situations bien barrées qui en découlent.
Dans une prison de Kaijus, comment s’exercent les pressions sur les détenus ? Comment se construisent les différentes hiérarchies ? Comment satisfaire le fils d’une grosse trafiquante extra terrestre avide de doses radio actives ou de jeunes vierges… Sans parler des héros corrompus, des kaijus pervers ou encore des kaijus mécaniques qui prônent les préceptes d’une cyber-entité, d’un cloud omniscient…

Bien que la base de la série soit construite sur l’humour des situations, du rapport à la fiction, avec pas mal de scènes qui sont tout bonnement hilarantes, Cannon, toutefois, glisse progressivement vers un portrait social plus tendu, plus dramatique ou il est question de violence domestique, d’abandon, de conflits générationnels, de trauma… !
Et à ce titre, il y a aussi une vraie rupture entre les deux saisons. La première installant le concept et les différentes pistes qui serviront au fur et à mesure, tandis que la seconde explore plus en profondeur les personnages et les problèmes qui se posent à eux. Pratiquement plus aucune situation réellement marrante, mais un récit sans concession, plein de finesse et de justesse !
Cette transition montre surtout le très gros potentiel de cet univers et la qualité d’écriture de cet artiste qui non seulement s’amuse avec ce monde, mais en profite pour parler du notre avec intelligence ! Les Kaijus restant des êtres potentiellement dangereux, mais avec une vraie part d’humanité, une grande sensibilité (le rapport entre Electrogor et ses enfants, par exemple, ou entre Chisaco, son père, son frère et ses équipiers…), au point ou l’on est touché par certaines situations très émouvantes, on comprend ces personnages "monstrueux", qui font peur, bien souvent malgré eux !

Ainsi, Cannon pousse son concept aussi loin que possible, il nourrit son intrigue de mille et une pistes transversales qui vont certainement emmener d’autres récits, plus tard, au fil des autres saisons. Toujours est-il que c’est passionnant, extrêmement bien dessiné et qu’on se laisse très vite gagner par l’originalité du concept et la fraîcheur de l’écriture !

Alors que la quatrième saison est en passe de bientôt être rassemblée en TPB pour Aout prochain, ce gros tome est l’occasion rêvée pour dévorer, pendant vos vacances, à l’ombre d’une terrasse, une histoire captivante que vous n’allez plus pouvoir lâcher du début à la fin !

Vivement la suite, pour 2020, normalement ! Et Encore merci à Bliss Comics pour cette audacieuse traduction !!! Quel bel ouvrage !

Très vivement conseillé !

Par FredGri, le 3 juillet 2019

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