DIVINITY (VF)
Divinity

(Divinity 1 à 4)
En 1960, en pleine guerre froide, afin de devancer les États Unis, l’Union soviétique lance une expédition spatiale extrêmement audacieuse : envoyer trois cosmonautes, dont Abram Adams, aux confins du cosmos, vers l’inconnu, dans une mission qui devra durer 30 ans. Au bout de 27 ans, ils atteignent une sorte d’anomalie spatiale qui transforme Abram, avalant les autres. De retour sur Terre, il s’écrase dans le désert australien, ou il commence à changer le désert en forêt luxuriante, les humains qui le rejoignent le considèrent alors comme un dieu capable d’influer sur la matière et le temps lui même. Suspicieux, les autorités décident d’envoyer les Unity pour appréhender celui qu’on appelle dorénavant Divinity…

Par fredgri, le 23 juin 2017

Notre avis sur DIVINITY (VF) #1 – Divinity

Décidément, l’univers Valiant continue de surprendre, sortant des archétypes habituels et nous proposant quelques projets comme celui ci qui nous interpellent par leur audace, par les thèmes abordés !

Nous rejoignons donc Matt Kindt, l’un des piliers de cette reprise, qui nous propose une sorte de version "améliorée" du mythe du super-héros. Un cosmonaute russe envoyé dans l’espace il y a 27 ans, en pleine guerre froide, revient sur Terre, mystérieusement doté de super pouvoirs illimités. Mais contre toute attente, il ne fait preuve d’aucune agressivité, bien au contraire, transformant l’environnement aride qui l’entoure en forêt, réalisant les souhaits de ceux qui veulent l’attaquer, il ne se lance dans aucune vendetta anti-capitaliste, préférant amener le bien autour de lui, dans une sorte d’esprit new age, contemplatif et bienfaisant !
On se doute très vite que cela ne va pas coller avec l’image conquérante et impérialiste qu’ont les autres dirigeants de la planète, et plus particulièrement ceux qui sont à la tête d’Unity, et donc ils décident d’envoyer le groupe de "héros" maison pour faire le point…

Jusque là, les variations alternatives de Superman se bornaient à reproduire d’une part le modèle initial, avec quelques variantes, en restant néanmoins dans une vision très américaine, très pro-active. Le mythe du super-homme supérieur se laissant la plupart du temps attraper par ses pulsions de pouvoir qui faisaient presque de lui l’égal d’un dieu, mais dans une version démiurgique incontrôlable. On pourrait débattre longtemps de ce modèle impérialiste tout puissant, car il reflète parfaitement cette imagerie fantasmée qui est mille et une fois répétée, au centre de tout ces comics depuis la première apparition du Kryptonien en 1938. Mais passons…

Toutefois, ici, Kindt sort délibérément de cet archétype pour amener un héros en marge de cette vision. Et même si ce premier album donne surtout le sentiment d’être une énorme introduction à la suite, on ne peut que s’étonner de trouver un "héros" qui pour une fois s’arrête et regarde ceux qui l’entourent, en leur tendant la main, sans esprit de conquête !
C’est assez atypique et extrêmement intrigant. De plus, Kindt adopte une narration elliptique ou le narrateur (Divinity lui même) nous raconte les évènements que nous voyons. Le style des textes est évasif, voir assez mystérieux, le scénariste nous donne des pistes sans pour autant tout nous dire… On est un moment dans le présent, puis dans le passé, Divinity rêvant, faisant revenir sa fiancé et sa fille, comme doté d’une sorte d’omniscience absolue qui lui donne accès à toute les périodes qu’il souhaite revoir… ! Cela peut intriguer, mais en tout cas c’est fascinant !

Donc beaucoup de mystères pour l’instant, mais un style qui fascine et un propos qui fait réfléchir à la fois sur ce que l’on voit, mais aussi sur ce que l’on devine dans un second niveau de lecture…

Graphiquement, on retrouve l’anglais Trevor Hairsine qui nous offre une copie réellement très inspirée, avec une vraie science du cadrage, de la mise en scène bluffante !
C’est très efficace et très beau !

Une série que je vous conseille vivement, d’autant que le troisième volume devrait sortir à la rentrée !
Encore une très bonne publication de Bliss Comics !

Par FredGri, le 23 juin 2017

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