Chrononauts

(Chrononauts 1 à 4)
Le professeur Corbin Quinn vient de mettre au point la première véritable machine à remonter le temps, un concept révolutionnaire qui lui permet d’aller à l’époque de son choix, de transporter avec lui tout le matériel qu’il souhaite, sans limite… Il demande alors à son ami Danny Reilly de le rejoindre afin de profiter lui aussi du succès de l’expérience. Toutefois, quand Corbin effectue son premier saut il ne revient pas. Danny décide de partir à son tour pour le secourir et éventuellement le ramener… Arrivé en 1504, il découvre que non seulement Corbin est arrivé un peu plus tôt, mais qu’en plus il a décidé de rester en utilisant son invention selon ses désirs, en profitant des sauts dans le temps pour s’enrichir, gagner du pouvoir et coucher avec toutes les plus belles femmes de l’histoire… Danny se laisse à son tour séduire…

Par fredgri, le 6 septembre 2016

Publicité

Notre avis sur Chrononauts

On est peut-être loin des grands effets de manche habituels de Mark Millar (même si chaque nouvelle série est encore généralement accompagnée de superlatifs dithyrambiques), néanmoins le monsieur sait pondre des concepts intéressants qui lui donnent encore l’occasion de développer des intrigues accrocheuses ! On devine très vite le formatage qu’il opère depuis quelques temps sur ses projets, les désignant bien plus pour une éventuelle adaptation cinématographique, au détriment de l’impertinence, toutefois ça fonctionne une nouvelle fois très bien !

Cette fois, il s’attaque au concept du voyage dans le temps, mais en faisant fi des paradoxes temporels. Ses voyageurs, appelés les "Chrononauts", profitent allègrement de cette invention pour se faire plaisir et détourner l’Histoire à leur compte. Millar n’y va pas par le dos de la cuillère, il pousse son idée jusqu’au bout, mais ne se limite pas seulement à ça, car en parallèle, il parle de pouvoir, d’irresponsabilité et d’ambition…
Certes, l’Histoire ne devient qu’un vague habillage ou les délires des deux amis n’ont que très peu de conséquences dans la durée, on s’en rend compte avec les observateurs qui suivent sur leurs écrans les péripéties de Corbin et Danny, sans vraisemblablement souffrir le moindre du monde des multiples paradoxes temporels qui se créent chaque minute. Malgré tout, en misant sur les extrêmes, en poussant ses deux protagonistes à user et abuser de cette invention, Millar pose clairement la question de la tentation, avec deux héros qui se laissent glisser dans les plaisirs de la "liberté" en oubliant ce qu’ils sont profondément ! Il faut attendre le dernier quart de l’album pour voir la situation atteindre une sorte de point de non retour qui amène Corbin et Danny à se repositionner, à se retrouver !

L’écriture est donc assez habile, finalement, plus fine qu’il ne pourrait y paraître au premier abord. Peut-être que Millar se laisse lui aussi un peu trop tenter par le côté fun de son idée, qu’il peine à en sortir, ce qui explique une dernière partie plus volumineuse ou il recolle toutes les parties de son intrigue, mais il reste toujours assez juste dans son récit.
C’est réellement captivant d’un bout à l’autre, d’autant que graphiquement Sean Murphy livre une nouvelle fois une prestation hors du commun, magnifiquement mise en couleur par Matt Hollingsworth. Les planches sont très belles et particulièrement dynamiques ! Un vrai bonheur des yeux !

Une fois encore, Mark Millar nous épate avec cet album que je vous conseille vivement.

Par FredGri, le 6 septembre 2016

Publicité