D'après le roman de Leopold Von Sacher-Masoch

Séverin von Kusiemski est marié avec la belle Wanda von Dunajew, cependant leur relation est basée sur la domination et l’humiliation volontaire. En effet Séverin a signé un contrat avec Wanda, un contrat ou il s’engage à être son esclave le temps qu’elle le souhaitera, quitte à subir les coups de fouets, la frustration ou même l’infidélité… Mais Wanda commence à se fatiguer de ce "jeu".

Par fredgri, le 19 mars 2013

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Notre avis sur D’après le roman de Leopold Von Sacher-Masoch

Leopold von Sacher-Masoch (dont le nom inspirera ensuite le masochisme) est un écrivain du milieu du 19ème siècle qui se spécialisa dans les romans historiques, néanmoins, ce qui restera dans les mémoires c’est son chef d’œuvre-confidence: "La Vénus à la fourrure, ou les Confessions d’un suprasensuel". Un roman à l’intérieur du roman ou un homme, Séverin, raconte à son ami le narrateur comment il est devenu volontairement l’esclave d’une femme, Wanda von Dunajew, qui le maltraite et l’humilie à sa demande. Le titre venant d’un rêve que la narrateur a fait et qui vient raconter à Séverin.

Crépax se concentre, dans cette adaptation, sur les confessions de Séverin et sur le processus de domination volontaire auquel il se soumet, amenant progressivement Wanda à pousser le jeu pour en éprouver les limites que lui impose son mari, allant jusqu’à rendre tout ça assez ambiguë… Qui est réellement le dominant ? Quels sont les fantasmes qu’il faut assouvir ici ? Ceux de Wanda ou ceux de Séverin ? Les vraies questions sont là, en fin de compte, et cela explique en partie pourquoi Wanda va décider de s’éloigner au fur et à mesure de cette emprise destructrice qui va s’installer, peut-elle encore supporter d’infliger tout ça à l’homme qu’elle aime ?

On est interpelé par la violence de cette relation, du propos qui est sous tendu et par les questions qui se bousculent en lisant ces pages. Car même si l’on n’est pas réellement réceptif au jeu qui s’immisce entre eux deux, on est néanmoins sensible à cette histoire d’amour qui dérape, qui prend des reliefs pervertis, qui voit la soumission d’un homme à la sensation pure, en dehors de tout rapport charnel, un idéal fantasmé.

Le dessin de Crépax demeure, par contre, assez froid, limite inexpressif. En dehors des corps, des courbes de Wanda, des regards croisés, le sentiment, la sensualité passent davantage par le traitement graphique, les traits qui dessinent un volume, un drapé, des cheveux, le tout transcendé par une mise en page résolument moderne. C’est évidemment très beau, même si paradoxalement il ne semble se dégager aucune réelle âme de ces planches !!!

Crépax reste un des plus grands maîtres de la bande dessinée érotique et cet album, même si, à mes yeux, il n’est pas son plus aboutit, en est un bon exemple !

Pour les amateurs !

Par FredGri, le 19 mars 2013

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