Le ventre de la Hyène

Talino et son grand frère Anouar sont deux frères qui ont grandi en Afrique dans un pays ou les enfants sont un jour recrutés par les mercenaires pour devenir soldats. Cette violence finit par progressivement séparer les deux frères qui se retrouvent quelques temps… Anouar est devenu capitaine de sa petite armée, obnubilé par le message plein de son gourou, Papa Taylor, il revient au village pour ramener Talino à ses côtés, pour l’endurcir… Mais cette vie qui se dessine devant lui ne plait pas du tout au cadet, il veut une vie plus tranquille, fuir ce déchainement de violence…

Par fredgri, le 13 mai 2014

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Notre avis sur Le ventre de la Hyène

Depuis quelques temps le public est de plus en plus sensibilisé à ce qui se passe au Rwanda, aux massacres qui y sont perpétués. Qu’il s’agisse d’œuvres comme "Le Soldat Inconnu", "Deogracias", la bande dessinée s’empare elle aussi de ces drames, s’immerge dans cette réalité incroyablement violente, sans pitié ou s’amoncèlent les corps d’innocents sacrifiés à la folie de quelques groupuscules complètement déments !

Dans cet album, les auteurs ne s’attachent pas à un lieu en particulier, ni même à des personnages existants, ils décrivent toutefois une réalité dramatique, très touchante et dérangeante !
Car ce Talino c’est tout ces enfants qui se retrouvent entraînés, peut-être même vendus par un membre de leur famille, loin de leur village, de tout, qui se voient une arme à la main, poussés à tirer, tuer, massacrer sans réfléchir, complètement aliénés par des discours de fou. La haine dans son aspect le plus bestial, le plus primaire.
Baloup et Alliel posent donc un regard sans concession sur le parcours désespéré d’un jeune homme qui tente dans un ultime sursaut de sortir au moins la tête de ce marasme qu’est devenue sa vie.

Le scénario est vraiment très habile, il alterne les scène au présent et les flash back qui viennent ponctuer la dernière course de Talino. Ainsi on entre dans l’histoire par la violence et petit à petit on comprend les bases de cette réaction, tout le processus qui va amener le gamin à grandir plus vite que prévu, à se perdre, à tuer lui aussi, en fin de compte !

C’est vraiment très prenant, car on se laisse mener par le bout du nez dans cette narration aux petits oignons, très efficace, pleine de personnalité. Il faut dire que le graphisme de Christophe Alliel est des plus spectaculaires. Un trait nerveux, gras, qui me rappelle l’énergie et la personnalité d’un Igor Kordey, par exemple. On vit la planche, on ressent la tension qui se glisse entre chaque case, c’est magnifique !

Un très bel album qui ne laisse vraiment pas indifférent. Le sujet est éprouvant et la résolution du scénario encore plus percutante.
Je ne saurais assez vous conseiller de vous laisser prendre au jeu et de dévorer à votre tour ce petit bijou !

Par FredGri, le 13 mai 2014

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