Vent debout

Partis de France pour un voyage d’une année, Nyckye, Grégory, tous deux auteurs de bandes dessinées, et leurs deux enfants se trouvent en Indonésie. Dans une pension où ils se sont arrêtés, ils font la connaissance de Robert, un vieil aventurier qui leur raconte les mésaventures d’un couple de navigateurs, Alice et Olivier, qu’il a rencontré quelques années auparavant. En effet, ces derniers, propriétaires d’un voilier baptisé Vent debout, avaient décidé de prendre le canal de Suez pour ensuite descendre les côtes de la mer Rouge. Pendant leur périple, ils ont été pris à parti par des pirates qui les ont séquestrés plus d’un mois et demi au Somaliland. Après l’intervention de l’Etat français, ils ont fini par être relâchés mais leur bateau ne leur a pas été restitué. Après un temps de repos, Olivier n’a plus qu’une idée en tête, celle de retourner au Somaliland pour récupérer son voilier qui a subi quelques dégâts. Arrivera-t-il au bout de son objectif et reprendre ce qu’il aime par-dessus tout à savoir naviguer.

Par phibes, le 2 juillet 2022

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Notre avis sur Vent debout

Le team à l’origine de Voyages en Égypte et en Nubie de Giambattista Belzoni (paru entre 2107 et 2020 aux Éditions FLBLB et Les Bourrinologues parus chez Bande d’ados début 2022) se reforme pour nous sensibiliser à une histoire qui, une fois encore, se nourrit de voyages au long cours. Pour animer leurs propos aventuriers, Nicole Augéreau et Grégory Jarry n’ont pas hésité à prendre pour base un véritable fait divers datant de 2017 lié à un couple de navigateurs ayant été séquestrés par des pirates somaliens.

Le récit qui a le privilège d’être complet se veut porté par Robert, le vieil aventurier, qui prend le rôle de narrateur. Toutefois, son évocation est loin d’être linéaire puisqu’elle se voit associée aux péripéties vécues présentement par le narrateur sur le territoire indonésien ainsi que le couple auquel il raconte l’histoire dramatique. Il ne fait aucun doute que cette variété de tranches de vie qui s’enchevêtrent profitablement donne une certaine vivacité à l’ensemble et permet en quelque sorte de tisser une intrigue intéressante. L’appel au voyage qui en ressort est indéniable, mais est toutefois tiédi par le périple des deux navigateurs. Aussi, les ressentis sur cette évocation se veulent contraires, balançant entre légèreté existentielle et tragédie profonde.

Côté illustrations, Lucie Castel reste fidèle à son coup de crayon délié qu’elle fait évoluer avantageusement. Ne s’encombrant pas d’une recherche esthétique très pointue, elle parvient à délivrer un message qui se suffit à lui-même, suffisamment explicite pour les nombreuses évocations que ce soit au niveau humoristique ou au sens tragique. Ici, pour bien caractériser le côté dépaysant de cette triple aventure, elle se permet de faire des insertions photographiques de sites magnifiques qui poussent à la curiosité. Ses personnages sont bien sympathiques et leurs gesticulations bien restituées.

Un appel au voyage qui n’en est pas forcément eu égard à la mésaventure contée, mais qui reste très plaisant à lire. A découvrir donc !

Par Phibes, le 2 juillet 2022

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