VAN HELSING CONTRE JACK L'ÉVENTREUR
La belle de Crécy

Répondant à la demande de son ami l’inspecteur Abberline, le docteur Abraham Van Helsing s’est lancé sur les traces d’un assassin qui opère sauvagement dans le quartier défavorisé londonien de Whitechapel et qui a été surnommé Jack l’éventreur. Luttant contre cette dépression qui se rappelle souvent à lui, l’ex-chasseur de vampires n’a pu encore mettre la main sur le tueur en série mais a acquis la certitude que ce dernier l’épie dans ses moindres mouvements. Après en avoir référé à son ami de Scotland Yard, ils concèdent ensemble que le meurtrier est très bien renseigné et peut également faire l’objet d’une double personnalité. La survenance de deux autres crimes et la découverte de certains indices donnant une piste valable vont confirmer ces théories et permettre au docteur Van Helsing d’identifier, à sa grande surprise, le véritable coupable.

Par phibes, le 2 février 2015

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Notre avis sur VAN HELSING CONTRE JACK L’ÉVENTREUR #2 – La belle de Crécy

Ce deuxième opus renvoie le fameux chasseur de vampires Van Helsing dans la suite et fin de son enquête sur les agissements sanguinaires de l’insaisissable tueur en série de l’East End, Jack l’éventreur. Comme il se doit, Jacques Lamontagne reprend son face-à-face original qui permet de mettre sur la même affaire le personnage créé par Bram Stocker et l’énigmatique assassin qui défraya la chronique londonienne au 19ème siècle.

Si le tome précédent nous entraînait dans une évocation assurément classique (elle avait pour but d’installer l’intrigue au travers les agissements réels de l’époque de Jack l’éventreur et également de décrire la psychologie déchirée du fameux docteur), cette seconde partie a comme spécificité avantageuse de donner beaucoup plus de profondeur à l’intrigue et évidemment de la dénouer très habilement. En effet, ici, dans une noirceur à la fois assez étouffante et également captivante, le scénariste maintient son mystère pratiquement jusqu’au bout, dans un déroulement psychologiquement efficace et surtout bénéficiant de rebondissements très bien gérés. A ce titre, il parvient à initier des soupçons et plus loin, à la suite d’aveux surprenants, à les éteindre de façon à les faire rejaillir sur quelqu’un d’autre.

Il va de soi que ce dernier volet qui lorgne un tant soit peu du côté de l’œuvre de Stevenson (au niveau du dédoublement de la personnalité – docteur Jekyll et de M. Hyde) bénéficie d’un lot d’actions profitables et repose comme il se doit sur les atermoiements d’un Van Helsing qui n’est pas sans ressembler au fameux Sherlock Holmes. Sur ce point, c’est à la lumière de quelques indices et quelques aveux disséminés subtilement au sein de l’album et relevés par le personnage que la vérité finira par se découvrir.

Au niveau du dessin, Sinisa Radovic a laissé sa place à l’illustrateur de comics américain, Bill Reinhold (il a participé à des séries telles Punisher, Dc Saga, Wolverine…). Certes, le style de travail est différent et la transition est malgré tout assez frappante. Toutefois, au fur et à mesure que l’on progresse, l’on finit par s’habituer et évidemment par apprécier. Car l’on peut concéder que l’univers pictural punchie de Bill Reinhold est d’un réalisme très accrocheur, relevé par un trait aiguisé et un encrage très soutenu qui génère une atmosphère sombre conforme au récit.

Une fin d’une aventure criminelle menée efficacement, qui marie de façon concluante plusieurs univers et qui conforte le talent de trois artistes que l’on espère revoir bientôt, dans la collection 1800 ou ailleurs.

Par Phibes, le 2 février 2015

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