Valse avec Bachir

Ari ne sait plus trop si ces images qui le hantent sont de l’ordre du cauchemar ou si elles sont des bribes de son passé qui ressurgiraient des recoins de sa mémoire. Plus de vingt-cinq ans sont pourtant passés depuis ses premiers pas sous la bannière Israélienne et depuis ces combats auxquels il a pris part et qui pourraient apporter un début d’explication à ses tracas.

Alors Ari a décidé de reprendre contact avec ceux qui, à l’époque, étaient soldats, comme lui, avec lui. Ceux qui avaient été envoyés à Beyrouth en 1982 alors que le Liban en proie à la guerre et à cette époque où les milices chrétiennes pleurant la perte de leur leader Bachir Gemayel avaient sauvagement exécuté des centaines de civils palestiniens dans l’indifférence toute stratégique et toute complice de l’armée Israélienne présente…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Valse avec Bachir

La bande dessinée Valse avec Bachir a été composée à partir des visuels du film d’animation du même nom réalisé par Ari Folman, un film autobiographique qui avait été présenté lors du festival de Cannes en 2008.

Avec des couleurs particulières, un rythme spécifique aux contextes et une bande son intimement liée aux personnages et aux événements relatés (battements de cœurs, tirs de munitions…), ce film était un tout et projeter de l’adapter en bandes dessinées ne garantissait pas un résultat fidèle, notamment au niveau des ressentis. Mais c’était sans compter le talent du directeur artistique du film, David Polonsky qui a su conduire le projet "papier" intelligemment en contournant les difficultés présentées par le passage d’un media à l’autre grâce à son expérience de l’image, de la narration, et grâce à l’analyse qu’il su faire des mécanismes à mettre en œuvre. Une interview très intéressante de David Polonsky est d’ailleurs retranscrite en fin d’ouvrage, après les planches de la bande dessinée. Elle revient sur ce travail d’adaptation.

Valse avec Bachir, en plus d’être une adaptation réussie, est avant tout un exorcisme pour son créateur, une thérapie… Est-ce possible que sa conscience ait pu occulter pendant si longtemps ce drame (le massacre des réfugiés du camp de Sabra et Chatila) auquel il a d’une certaine manière participé, même très indirectement et à son tout petit niveau de soldat aux ordres ? Seul Ari Folman a la vraie réponse, mais même si cette explication donnée est une technique pour enfin crever un abcès qui pesait trop lourd sur sa conscience, elle apparaît quelque part comme une demande de pardon qu’on ne saurait refuser à quelqu’un qui, finalement, n’était pas aux commandes à ce moment-là.

Il faut avoir vu le film Valse avec Bachir, parce que c’est un témoignage historique et que tout témoignage doit être entendu. Il faut donc tout autant avoir lu la BD. Elle est désormais disponible aux éditions Casterman.

Par Sylvestre, le 18 février 2009

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