Valhalla Mad

(Valhalla Mad 1 à 4)
Trois héros, Knox the Glorious, Gregg the Battlebjörn (en référence à l’un des fils du loup Fenris dans la mythologie nordique) et Jhago the Irritator, venus d’une dimension parallèle, habitués aux perpétuels combats contre des ennemis aux pouvoirs démesurés, décident de prendre une journée de pause sur Terre, à boire en compagnie des humains, des festivités qu’ils appellent "Gluttonalia" ! Cependant, à un moment donné Knox oblige poliment un humain appelé Arthur, à se joindre à eux. L’homme ne semble visiblement pas à sa place, n’aime pas ces héros et essaye sans cesse de partir… Gregg et Jhago commencent à se demander pourquoi cette présence est si importante pour Knox…

Par fredgri, le 6 octobre 2017

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Notre avis sur Valhalla Mad

Joe Casey est un scénariste assez intriguant ! Habitué aux effets d’annonce, il propose régulièrement des projets assez surprenants, même si parfois ça mériterait d’être davantage fignolé ! Et c’est un petit peu ce qui se passe avec cette mini-série "Valhalla Mad" ! Des idées très intéressantes, un traitement décalé assez original et une écriture en phase avec le propos !

Au travers de cette histoire, Joe Casey s’interroge sur ces héros Kirbiens, immortelles figures au phrasé ampoulé, à mille lieux du quotidien des humains qu’ils protègent en menant des batailles épiques dans ces contrées lointaines et mythiques. Il confronte ainsi deux univers aux antipodes l’un de l’autre. L’un qui reste un fantasme ultime, lumineux et grandiloquent (le comics), l’autre qui porte le poids du quotidien, de la banalité… De la normalité la plus simple (le lectorat) !

Casey commence sa démonstration avec l’arrivée des trois héros, un petit exploit pour mettre en bouche et un accueil triomphant pour ensuite se conclure dans un bar à boire la boisson spécial des héros… C’est frais, enlevé et on est en pleine glorification de l’héroïsme chevaleresque… Ils sont contents, c’est parfait. Puis, avec l’arrivée du taciturne Arthur le récit glisse vers une ambiance plus floue… Y aurait il une autre raison que la fête à cette journée ? Y aurait il des secrets inavoués ?
En découvrant la véritable identité de cet Arthur, le lecteur retourne vers une fiction réellement ancrée dans les codes du comics, du mystère, des ennemis à abattre, des combats, des contre attaques. Et les héros sont alors confrontés à leur propre existence, le sens même de leur immortalité qui les exclus d’une vie normale, d’une relation avec un être aimé, d’une existence à vivre des moments simples, loin des grands enjeux cosmiques.
La morale n’est pas exagérément lourde, il n’y a pas de jugement à l’emporte pièce, avec de longs discours, mais elle permet de bien comprendre cette différence et le décalage qu’il peut y avoir entre la matière fantasmagorique d’une fiction et les affres d’une vie sur Terre…

Peut-être que Joe Casey aurait pu aller un peu plus loin, développant davantage certains de ses arguments, voir même ses personnages qui ont du mal à sortir de leur archétype. Malgré tout, cela reste une très agréable mini-série, même si je trouve qu’elle est quelque peu desservie par le graphisme parfois maladroit de Paul Maybury qui veut singer Kirby, mais qui n’en garde que le côté grotesque, mal fini. C’est un peu dommage !

Je ne sais pas si un jour il sera question de traduire cette histoire en France, mais en attendant je ne saurais assez vous conseiller de vous pencher sur ce petit album !

Par FredGri, le 6 octobre 2017

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