Vague à lame

Lisa et Momo sont deux gamins qui aiment se raconter des histoires ! Même Marcel s’y met ! Alors quand ils découvrent le terrain vague derrière la boucherie, ils se dépêchent de le rapporter au vieux Marcel.
Et quand il apprend ça, il devient profondément heureux : « les enfants ont dégotté un trésor » qu’il dit ! Alors, il va leur raconter l’histoire des gitans, des roms, de la guitare, et des âmes qui rodent encore, celles d’Angélique et d’Ascaso ! Il va se souvenir et transmettre aux enfants un petit bout de l’histoire de ce terrain vague mais attention, entre soirées gitanes et petits larcins, entre les prédictions et les malédictions des diseuses de bonne aventure, le terrain abrite aussi des souvenirs tragiques.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Vague à lame

Superbe ! Vague à lame est une histoire très forte sur le destin d’un clan gitan qui vit dans un terrain vague et qui mêle l’amour, la danse, la fête, qui représente assez bien le mode de vie de ces populations nomades. Ce terrain n’est pas qu’un lieu de vie : il est aussi le théâtre dans lequel se jouent des drames, se règlent des trafics de toutes sortes, il est un endroit de passe, de mort aussi, il est un enjeu politique… il contient l’histoire du passé qu’un ancien va transmettre , celle du présent que les enfants découvrent, et celle de l’avenir que l’on attribuera aux politiques et aux fantômes.
Cette bd est une apologie pour la sauvegarde de la nature contre le bétonnage invasif, celui qui enterre les souvenirs.
L’histoire est très belle, bien qu’assez dure, le dessin l’est plus encore ! Le trait de Pourquié est idéal pour ce genre d’histoire, il y montre les roulottes, les robes de gitane, les guitares, les chevaux de manège avec une dextérité évidente. Il donne à son dessin définitivement craquant un air rétro, y compris grâce aux couleurs, et l’ambiance est tellement juste que l’on est surpris vers la fin du récit quand on revient un peu à la réalité. Car là, c’est le choc ! C’est brutal, c’est vengeur, c’est un cri de détresse contre l’injustice et c’est un cri qui dénonce la cécité des hommes politiques principalement 😉
Je ne peux pas oublier les couleurs incroyablement lumineuses et cette gamme de verts … !!
Que dire de plus à part que j’aurai bien partagé une de ces nuits de fiesta gitane portant ces robes à volants et tournoyant sur le son des cordes, des claquements de talons et de doigts ! C’est tragique mais c’est vraiment très beau, c’est presque poétique et c’est une bd que je vous conseille vraiment de lire.

Par MARIE, le 17 juin 2003

« Vague à lame » est une lente mélodie, le murmure d’une histoire racontée par le vieux Marcel à ces deux loupiots. Une histoire qui se veut chaotique, brouillonne mais qui dégage une sensation de passion, de fureur. Des souvenirs qui se mélangent avec la fiction, qui brillent dans les yeux de la petite Lisa.
On ne sait pas trop ou mettre de la tête dans cet album au début, on se laisse submerger par les sons de chants tziganes, par cette petite intrigue politique qui semble gangrener la ville, le quartier et le terrain vague.
Le scénario de Pécherot est vraiment prenant, on s’attache assez vite aux deux gamins, mais par contre les adultes sont plus irréels, moins consistants. Néanmoins c’est assez bien rythmé, au début je me suis demandé ou ils voulaient en venir avec cet album puis progressivement les choses se mettent en place. cette histoire de terrain vague est plus un prétexte pour mettre en avant des personnages qui s’entre-déchirent.
Mais avant tout ce qui m’a le plus touché c’est le graphisme de Pourquié, une sorte de mélange entre Chauzy et Blutch, très vif et magnifique, ce style nous projette tout de suite grâce aussi à ses teintes dans un univers très chaleureux et passionné. Alors même si ces gitans font plus « ouvriers syndiqués » qu’autre chose les rouges et les bleues nous transportent vers une communauté bohème et recluse.
Donc je conseille cet album pour ceux qui aiment le bon graphisme et les histoires un brin décousues, mais bourrées de charme !

Par FredGri, le 10 juillet 2003

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