VAGABOND DES LIMBES (LE)
La guerre des Bonkes

N’ayant plus rien à perdre et totalement ivre, Axle Munshine a fait atterrir son Dauphin d’Argent sur la planète d’Amnyoth après avoir perdu une énorme somme de "ruméraudes" au jeu sur l’astéroïde de Last Vega. Toujours hanté par Chimeer qu’il ne cesse de chercher au quatre coins de la galaxie, l’ancien grand conciliateur est pris à parti par des rebelles au régime en vigueur. Alors qu’il cherche la fameuse "vulve" qui lui permettra d’assouvir ses aspirations les plus fortes, Axle se voit de fait entraîné ainsi que son compagnon éternaute Musky dans les circonvolutions d’un conflit universel auquel se livrent les maîtres des lieux, les insensibles bonkes. Serait-ce l’annonce de la faillite de la quête du rejeté de la Guilde ?

 

Par phibes, le 28 septembre 2010

Notre avis sur VAGABOND DES LIMBES (LE) #7 – La guerre des Bonkes

Nous retrouvons le plénipotentiaire déchu et encapé, Axle Munshine, le personnage clé du tandem Godard/Ribera qui, obnubilé par sa Chimeer, atteint des profondeurs insoupçonnées. A défaut d’actes d’héroïsme flagrant, de combats spatiaux titanesques au laser, les auteurs préfèrent jouer à fond la carte psychologique de leur protagoniste en l’engluant dans une torpeur phénoménale due à une lubie qui semble inapaisable.

Christian Godard garde le cap d’une détresse affective qui pousse le concerné à parcourir la galaxie à la recherche de tout moyen lui permettant de faire apparaître sa dulcinée. Par ce biais, le nouveau monde dont il est question ici se veut en quelque sorte une transposition du monde moderne que nous connaissons et plus particulièrement la guerre passive et acerbe qui se livrent dans le système bancaire.

Si le clin d’œil est on ne plus efficace et très explicite, il donne l’occasion au scénariste de partir dans une étude complexe d’une société froide et manipulatrice, entretenant une division constante dans la population accros de la fameuse "survisève". La folie n’est jamais très loin du parcours extraordinaire d’Axle qui n’en finit pas de déambuler dans un univers délirant et oppressant, au rythme de dialogues savamment structurés et riches en vocables.

Les dessins dont Julio Ribera a la maîtrise restent d’une conception réaliste attrayante et renvoient dans un monde qu’il est le seul à mouvoir et qui se veut dépaysant à souhait. Ils bousculent évidemment l’univers que l’on connaît et rentre dans des dimensions surprenantes, démesurées et démoniaques.

Un bon moment de lecture qui a son intérêt et dans laquelle certains trouveront leur compte surtout dans les digressions "bonkaires".

 

Par Phibes, le 28 septembre 2010

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