VAGABOND DES LIMBES (LE)
L'alchimiste suprême

Parcourant l’espace sidéral d’une extrémité à l’autre, Axle Munshine recherche inlassablement Chimeer, celle qui accapare son esprit depuis qu’il la croisé en rêve. C’est lors d’une nouvelle séance sur la table du Translator qu’il comprend que leur rencontre ne peut être possible que par la seule intervention de Dieu, le tout-puissant. Mais comment faire pour l’atteindre sachant cette haute entité est séquestré par la Guilde en des lieux secrets. Le hasard faisant bien les choses, Axle retrouve sur un minuscule astéroïde perdu un ancien collègue pilote, Robson Kruz’Hoey accompagné d’un "Moloss" qui le renvoie dans le périmètre interdit proche de Bousbbhyr, la plus petite planète de la constellation du Serpent. Là, au terme d’une petite enquête savamment menée, Axle finit par se retrouver nez à nez le fameux Très-Haut dont les hautes fonctions vont surprendre l’ancien conciliateur de la Guilde.

 

Par phibes, le 24 septembre 2010

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Notre avis sur VAGABOND DES LIMBES (LE) #5 – L’alchimiste suprême

L’album en question qui reprend la sempiternelle errance du personnage principal escorté du remuant Musky gravit une nouvelle étape dans l’art de la dérision. A cet égard, n’est-il pas sidérant d’apprendre que le proscrit de la Guilde doit, pour retrouver son amour d’un rêve, consulter ni plus ni moins que le Tout-Puissant lui-même.

Fort de cette affirmation on ne peut plus étonnante qui donne à la nouvelle aventure une ambiance incommensurablement divine, Christian Godard fait un gros pied de nez à la représentation du Très-Haut en cassant l’image respectueuse et respectée de celui-ci. De fait, il personnifie à sa manière le créateur de l’univers de telle manière qu’Axle Munshine se voit relégué au second plan. Dieu est certes vieux et montre des penchants insoupçonnés.

Raillerie à volonté, dialogues incisifs et fortement déliés, ambiances surchauffées où le stupre vient flirter avec la condition divine, les péripéties aux abords de Bousbbhyr prennent des inflexions d’un humour gras et décadent. Christian Godart nous sert la théorie du big bang ou nous dévoile la façon de donner la vie, dans une évocation originale surprenante qui élude tout effet sérieux.

Julio Ribera réalise un travail enflammé qui colle parfaitement aux ambiances graveleuses distillées par le scénariste. Son style qui, aujourd’hui, a perdu un peu de fraîcheur, reste toutefois bien agréable à suivre. La représentation qu’il fait du divin se trouve sciemment en contradiction avec les préceptes iconographiques que l’on peut connaître. On ressent inévitablement une certaine inventivité, un grand amusement dans la représentation des personnages dont certains sont réellement hideux.

Un épisode divinement railleur que les amateurs du conciliateur pourront redécouvrir avec plaisir.

 

Par Phibes, le 24 septembre 2010

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