VAGABOND DES LIMBES (LE)
Les démons du temps immobile

Chassé par ses pairs pour avoir franchi illégalement les portes du sommeil, Axle Munshine poursuit son errance à travers l’espace à la recherche de celle qu’il a vu en rêve, Chimeer. Entraînant dans sa quête impossible Musky, l’éternaute, l’ex-grand conciliateur a amené son vaisseau interstellaire, le Dauphin d’argent, aux abords d’Omphale, la planète du temps pétrifié. En cette terre sans aucune ressource où ne vivent que des "non-hu", les Kanybs, Axle a l’intention de rencontrer le grand chaman, réputé pour ses pouvoirs fantastiques qui pourraient lui permettre d’apporter une solution à son mal. Pour cela, il requiert du sorcier l’autorisation de traverser le mystérieux labyrinthe aux trois monarques. En cette dimension hors d’âge, Axle Munshine va devoir affronter ses vieux démons.

 

Par phibes, le 15 septembre 2010

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Notre avis sur VAGABOND DES LIMBES (LE) #4 – Les démons du temps immobile

Paru originellement en 1978 chez Dargaud, ce nouvel épisode relance la quête d’Axle Munshine, voyageur interstellaire impénitent depuis qu’il a bravé certaines règles de la Guide. Devenu un proscrit de la pire espèce, il fuit inlassablement la vindicte de la garde pourpre, obnubilé par une lubie, celle de retrouver la femme de ses rêves.

Conformément au concept de chaque épisode, le héros sans grand éclat qui cherche inlassablement un remède à ses maux, nous fait visiter un nouveau monde, cette fois-ci celui des étranges Kanybs. Christian Godard ne tarit pas d’inventivité et crée encore une fois un univers surprenant, au mode de fonctionnement étrange, au sein duquel se trouve un lieu parallèle où le temps est suspendu. C’est en ce dernier endroit qu’Axle va se buter à des ombres d’un passé (le combat contre les peluches est excellent) et d’un futur qu’il ne connaît que trop et qu’il va devoir comprendre. Cette introspection reste fortement intéressante dans la manière de voir ce pauvre Axle, marqué par une lubie insensée, se démène face aux épreuves qui lui sont opposées.

A ce titre, cet épisode touché par l’usure du temps, n’en demeure pas moins plein de subtilités et reste à mon goût symboliquement attrayant. Bien sûr, on reste pantois par rapport au contre-emploi d’Axle , personnage on ne peut plus taciturne, ô combien obsessionnel qui vient s’opposer à Musky, tout en fraîcheur et en mystère.

La générosité graphique de Julio Ribera reste des plus plaisantes à saisir dans ce nouvel opus et témoigne d’un gros travail réaliste. Une fois de plus, la créativité dont il fait preuve dans l’élaboration du monde d’Omphale confirme une maîtrise picturale qui garde encore aujourd’hui un grand intérêt.

Un très agréable épisode qui réserve de bonnes surprises.

 

Par Phibes, le 15 septembre 2010

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