VAGABOND DES LIMBES (LE)
Les charognards du cosmos

Profitant d’une nuit clémente sur une planète isolée sur laquelle ils ont fait halte, Axle Munshine et son petit protégé Musky s’offre un repas à la belle étoile. Mais cette douceur ambiante est relative car dans la noirceur environnante, quelque chose de malsain avance vers eux. Percevant une hostilité maximale, les deux expatriés s’enfuient à toutes jambes et traversent un lac boueux. Mal leur en prend car le lac en question est vivant et les retient prisonniers. C’est ainsi qu’ils sont rattrapés par leurs poursuivants qui ne sont pas de la Garde Pourpre de la Guilde mais qui se révèlent des mercenaires de la pire espèce. Après avoir ôté la vie à Axle, ils embarquent les deux captifs à destination de la planète Horla où l’on pratique la réincarnation industrielle, pour être vendus à Bâqui-le-Bateleur. Une nouvelle aventure commence.

 

Par phibes, le 5 septembre 2010

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Notre avis sur VAGABOND DES LIMBES (LE) #3 – Les charognards du cosmos

Pour la troisième fois, Christian Godard nous fait visiter un autre monde par l’intermédiaire de ses deux personnages condamnés à l’errance perpétuelle. Cette fois-ci, après un préambule angoissant et tonitruant généré par l’intervention de la volumineuse Ma-Supernovae et ses associés sanguinaires, on pose le pied sur une planète sur laquelle se pratique, dans une énorme clinique spécialisée, une activité pour le moins illicite, la régénération de corps.

Ce nouvel opus maintient tout au long de l’aventure une tension extrême quant au devenir de ce pauvre Axle et à la manipulation génétique dont il est l’objet. Christian Godard confirme par ce biais son aptitude à réaliser des récits alambiqués, scientifiquement sophistiqués et empreints d’une modernité extraordinaire. A cet égard, le trafic auquel se livre l’intrigant Bâqui-le-Bateleur n’est pas sans rappeler des thèmes comme la réincarnation, le clonage, la vie éternelle.

Le personnage de Musky est, dans chaque épisode, porteur de surprises. Cette fois encore, ce dernier dévoilera son étrange faculté dont la race des Eternautes est dépositaire. Ce nouvel aveu est l’occasion de changer, du tout au tout, les relations ultérieures avec son compagnon d’infortune, Axle.

On ressent beaucoup d’inventivité graphique dans ces 48 planches. Julio Ribera excelle dans la façon de créer des univers futuristes d’une authenticité bien convaincante. Usant d’un coup de crayon maîtrisé, légèrement suranné aujourd’hui, le monde qu’il met en image peut être à la fois terrifiant, glauque et plein de sensualité. Les différents personnages qu’il dessine, humanoïdes ou autres, sont d’une expressivité confondante et portent avec générosité la terrible épopée d’Horla.

Un très bon moment de lecture futuriste qui en appelle un autre inévitablement.

 

Par Phibes, le 5 septembre 2010

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