Vacances à Saint-Prix

La première fois, la séparation a été difficile et l’adaptation ne s’est pas faite d’un seul coup : Christian et son petit frère Patrick ont été conduits par leurs parents à Saint-Prix, dans le Morvan, où ils allaient rester pendant un mois aux bons soins du vieux Marius et de sa femme Marie-Louise.

Pendant cinq années, la formule fut la même, et au fur et à mesure, Saint-Prix et ses environs étaient devenus pour les deux frères un véritable paradis !

Mais un jour, l’annonce du décès du vieux Marius marqua un grand changement et l’été d’après à Saint-Prix n’eut pas le même goût que les précédents…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Vacances à Saint-Prix

 
L’autobiographie est maintenant un genre très représenté dans la bande dessinée. Entre les blogs passés de l’écran au papier et les histoires des auteurs qui se racontent au quotidien jusque dans les recoins de leur existence dont pas grand-monde a quelque chose à faire, le choix est large !

Mais dans le style autobiographique, il en est un qui est peut-être plus touchant que les autres car il va puiser sa force dans un vécu qui aussi peut toucher "les autres" (nous !), et c’est le cas de ces Vacances à Saint-Prix qui nous racontent les congés d’été, dans les années 60, de deux petits garçons se trouvant confrontés à un quotidien morvandiau qui leur est au départ complètement étranger mais qui leur a laissé des souvenirs très forts.

Passés les gags de cette découverte du monde rural auquel Kiki et Patou (comme ils se faisaient à l’époque surnommer) n’étaient pas préparés, le récit rebondit à mi-parcours, ne restant pas qu’un simple catalogue d’anecdotes. En effet, la mort du grand-oncle Marius va marquer un grand changement : accueillis, après le fameux décès, toujours au même endroit mais par une certaine Dédette et son homme, les enfants héros ne vont pas apprécier leurs vacances de la même manière. Moins de chaleur humaine, des directives plus strictes, des activités plus pénibles, etc… Et pourtant (et heureusement), la magie du lieu a réussi à faire aller Christian et Patrick au-delà des mauvais souvenirs de cette deuxième "formule de vacances". Comme quoi prendre du recul sur une expérience passée fait relativiser ; d’où le choix du plus âgé des deux de nous faire partager tout ça en BD ; surtout que des explications seront données qui justifieront (en partie) les attitudes de la Dédette et de sa moitié…

Pas dans le même style que Chocolat magique (Le cycliste) ou que Un air de paradis (Des Ronds dans l’O), Vacances à Saint-Prix est autrement succulent. C’est une BD tout public au dessin bien agréable et une histoire… qu’on aimerait avoir soi-même à raconter !!!

J’ai passé un excellent moment à lire cet ouvrage réalisé à quatre mains par Christian et Julien Flamand, père (scénariste autobiographié) et fils. Et je vous le conseille donc chaudement, car il offre vraiment une lecture récréative tout en pinçant un peu notre cœur aussi, puisqu’on a tous des souvenirs du genre dans un coin de notre passé.

Les planches de BD sont suivies de montages-photos sur lesquels ont voit rassemblés des objets de l’époque, ces petits objets qui ont marqué, qui ont été les petits trésors en ces lieux de vacances et en ces temps où il fallait de l’imagination pour palier à l’absence de jouets…

Replongez dans la nature à l’époque où les normes ISO et NF n’existaient pas encore. Partez en vacances à Saint-Prix avec les Flamand. C’est frais comme l’eau de la rivière et c’est à découvrir aux éditions Akileos !
 

Par Sylvestre, le 19 mars 2008

Publicité