URBAN
Ceux qui vont mourir

Sur Ganymède Gunnar Carl Christiensen reprend l’enquête menée précédemment par Ahn Loon Bangé, il doit pour cela partir pour la Terre, et rejoindre Monplaisir.
Buzz, de son côté, doit affronter le fameux Antiochus Ebrahimi. Il se prépare, conscient de la pression qui ne cesse d’augmenter, mais il faut qu’il revoit la belle Ishrat avant de faire face à son adversaire…
En parallèle, le jeune Niels Colton, perdu dans les rues de Monplaisir rencontre Olif qui se rend rapidement compte que ce gamin peut lui ouvrir beaucoup de portes…
Et pendant ce temps là Ebrahimi rode !!!

Par fredgri, le 19 décembre 2012

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Notre avis sur URBAN #2 – Ceux qui vont mourir

Ce début d’année voit donc le retour de cette incroyable série, "Urban", petit joyau d’anticipation qui nous montrait l’arrivée de Buzz, jeune policier, à Monplaisir, une mégalopole entièrement dédiée aux multiples plaisirs qu’elle peut offrir à tout ces touristes qui ont le privilège de pouvoir s’y rendre.

Le premier volume posait les bases, présentait la ville et quelques principes qui allaient régir l’histoire. Pour cette suite, le scénario se permet de bien plus s’attacher aux personnages déjà présentés, en en rajoutant d’autres, tout en approfondissant l’intrigue et plus particulièrement cette histoire de meurtres avec cet ancien officier des commandos syriens devenu tueur à gages.
L’ambiance est donc toujours assez tendue, il faut passer à l’action, le mal rode et il sème les corps derrière lui.

Mais Luc Brunschwig a la justesse de ne pas limiter son récit à cette enquête. Certes, il en garde le rythme, ce sentiment d’urgence, cette pression qui possède Buzz, qui pousse son personnage à s’épaissir et à sortir de l’archétype dans lequel il se serait un peu cantonné dans le premier album. Mais, en parallèle, il continue de distiller des éléments dramatiques très forts, avec ces personnages qui se font progressivement avaler par cette ville, par l’illusion permanente qui les mystifie, présente à chaque instant, sur les écrans, avec les slogans de Springy et qui oppose "l’image" du pouvoir enjoué et lumineux à celui de ces drames sordides qui brisent des vies perdues dans l’ombre d’une ruelle…
Comme une société en train de bruler dans l’euphorie.

Les caractérisations gagnent donc en subtilité, en profondeur, tandis que la ville est de plus en plus présente, un personnage à part entière qui prend de plus en plus d’ampleur.
Buzz, de son côté, apparaissait au début comme en quelque sorte le reflet du lecteur qui découvre ce monde, ces us et coutumes, qui ne le comprend pas complètement etc. Mais très vite, sous cette carcasse mal dégrossie, il laisse entrevoir un caractère beaucoup plus fin, en complet décalage avec l’environnement qui l’entoure, devenant ainsi l’élément le plus stable du lot, et donc à mes yeux le plus charismatique !
Ainsi les récits se croisent, on suit le petit Niels et son "ami" Olif, on rencontre Gunnar qui voit peut-être là l’occasion de s’échapper de Ganymede, et cet enchevêtrement de tons, cette impression digressive nous permettent d’une part de sortir du cadre restrictif de l’enquête qui n’est qu’un élément de l’histoire, mais de parler véritablement des gens, de leur rapport les uns avec les autres, de cette souffrance…

Le scénario est donc très habile car sous couvert d’une vague histoire d’anticipation à base de tueur dans la ville Brunschwig nous parle surtout de la déliquescence d’une société du paraitre qui ronge les uns tout en entretenant les illusions des autres…

Et pour servir ce scénario nous retrouvons Roberto Ricci une nouvelle fois en pleine forme. Ses planches sont tout simplement époustouflantes et d’une beauté qui transcende la moindre scène. C’est simple, j’ai même eu du mal, parfois, à me concentrer sur le récit tant j’étais admiratif devant un détail, un plan magnifique… Ricci signe ici une très très belle prestation qui rend parfaitement justice à cette ville grouillante plongée dans la lumière et l’effervescence !

Une série qui ne doit pas vous laisser indifférent et qu’il faut absolument suivre de très près !

Par FredGri, le 19 décembre 2012

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