URBAN VAMPIRES
Une affaire de famille

La belle Rosie et le charmant Nils s’aiment et ont décidé, de fait, de vivre sous le même toit. Pour cela, ils ont opté pour un déménagement à la campagne, loin de New York. Mais ce changement souhaité dans leur vie ne l’est pas forcément par leurs enfants respectifs qui voient là l’obligation de modifier leur mode de vie habituel et de composer avec des étrangers. Toutefois, les deux adultes vont tenter d’y mettre bon ordre et tout devrait aller pour le mieux. Sauf que Rosie a un secret qu’elle partage avec ses deux filles et qui l’oblige à traficoter avec un revendeur peu engageant de substances douteuses. De plus, la belle brune fait l’objet d’une surveillance accrue qui ne présage rien de bon. Que cache-t-elle réellement ?

 

Par phibes, le 6 mai 2011

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Notre avis sur URBAN VAMPIRES #1 – Une affaire de famille

Le moins que l’on puisse dire est qu’Eric Corbeyran a le vent en poupe en ce premier semestre 2011 puisqu’il se voit publié en cette période pas moins de 8 fois, sur des séries différentes telles Metronom’ T2, 9/11 T2, Nanami T4, Sept jours pour une éternité T2, Doppelgänger T1, … A ces dernières, s’ajoute la présente qui nous plonge dans les ambiances d’une famille en cours de recomposition. A priori, quoique de plus normal si ce n’est que la famille en question entretient un mystère, porté par le trio constitué par la sémillante Rosie et ses deux filles, Vic et Julia.

Au regard du titre de la série qui ne cache pas une certaine tendance au vampirisme, on pourra être surpris de ne pas voir, en ce premier opus, d’acte probant à ce sujet. A ce titre, Eric Corbeyran préfère judicieusement de ne pas tout dévoiler d’un coup, de faire planer le doute sur la personnalité de Rosie et de sa petite famille. Bien sûr, cette dernière joue dans le trafic illicite mais ne trahit à aucun moment ses prédispositions de suceuse de sang. Certes, quelque affirmation (celle de Sally la voisine par exemple), quelque indice (la photo découverte dans le grenier, la colère finale) viennent lancer la thématique mais sans réellement en déchirer le voile.

Aussi, cet épisode se repaît plus dans l’évocation, en toute normalité, des relations amoureuses du couple Nils/Rosie grevées par les réactions épidermiques de leurs enfants respectifs. Les échanges sont, à ce niveau, bien gérés, savoureux lorsque Vic et Michael ont droit à la parole. L’intrigue, elle, vient plus précisément de l’ombre, de l’interaction d’individus énigmatiques qui épient sans relâche la belle brune et qui ne vont pas tarder à passer à l’action pour nuire à la famille.

Le dessin tout en authenticité de Piotr Kowalski est un vrai régal pour les yeux. A l’image de ce qu’il a réalisé dans la série La branche Lincoln, son coup de crayon remarquable démontre qu’il est maîtrisé et qu’il a un côté charmeur. Ses personnages ont du charisme (en particulier la gent féminine dont les atours ne laissent pas insensible), le mouvement, les attitudes, les expressions émotionnellement parlant, sont superbement exécutés. Egalement, le travail sur les décors est excellent, prouvant ainsi que l’artiste bénéficie d’un savoir-faire indéniable quant à la restitution d’un univers quasi photographique que l’on prend plaisir à regarder.

Voilà un premier tome engageant qui campe bien les ambiances familiales et qui laisse planer un certain mystère dont on attendra avec impatience l’éclatement et "l’incisivité" susurrée.

 

Par Phibes, le 6 mai 2011

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