UNKNOWN SOLDIER
Easy Kill

L’Afrique, l’Ouganda.
Le docteur Moses Lwanga n’est plus. Il ne reste que ce soldat inconnu, ce guerrier dont le visage est caché par des bandages. Lui qui a oeuvré pour la paix dans son pays est devenu une machine de guerre.

Sa croisade ne passe pas inaperçu. le monde commence à connaitre les actions de cet homme. Des forces malveillantes tentent même de l’utiliser. Un groupe lui demande de tuer une actrice américaine. Ce meurtre pourrait sauver plusieurs vies. Mais, pour le soldat inconnu, cette mission ne va pas se dérouler comme prévu…

 

Par berthold, le 11 avril 2010

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2 avis sur UNKNOWN SOLDIER #2 – Easy Kill

Le premier tome de cette série, Unknown Soldier,  proposé par l’excellente collection DC Vertigo, fut une très grosse surprise. Je ne m’attendais pas à une histoire de ce genre.  Le scénariste Joshua Dysart (dont j’avais pu apprécié le travail sur B.P.R.D. : 1946, au coté de Mike Mignola)  signait une oeuvre vraiment forte, puissante.  Il nous montrait une Afrique très réaliste.
J’attendais donc la suite des aventures de l’Unknown Soldier avec impatience.

Mars 2010 : voilà donc le second volume de l’aventure du docteur Moses Lwanga. Easy Kill est tout aussi prenant que le tome précedent.
Dysart va encore s’attarder sur les problèmes que connait l’Afrique avec ces guerres civiles où des innocents sont massacrés, où des enfants sont enrôlés de force pour devenir des soldats sans pitié. Easy kill s’intèresse beaucoup à eux. Vous suivrez d’ailleurs le parcours d’un enfant soldat, Paul, dans sa tentative de reconversion pour redevenir un gosse comme les autres.
Dysart réussit  à nous toucher avec cette partie là. Ce n’est pas très facile comme sujet, et pourtant, il aborde cela sans tabou. Le lecteur prend vraiment conscience de ce sujet difficile et grave.
Le scénariste ne va pas oublier de nous donner les sentiments concernant la femme de Moses, de ce qu’elle vit depuis la disparition de son mari.
Bien sûr, nous nous focalisons surtout sur le parcours du docteur devenu une véritable machine à tuer.
Dysart va aussi parler du rôle de la CIA en Afrique (ainsi que dans d’autres pays) mais, il ne va pas oublier de nous faire connaitre certaines coutumes de ces régions. Regardez donc les dernières scènes de ce livre avec le retour de Paul dans sa tribu.

Au dessin, nous retrouvons encore une fois le talentueux Alberto Ponticelli mais aussi un auteur congolais, Patrice Masioni. Son style est vraiment fort. Il amène avec son crayon de très belles scènes dans ce village d’Afrique. Il signe aussi des scènes difficiles mais nécessaires à la compréhension du récit.

Easy Kill est donc une suite à la hauteur de nos attentes. L’Unknown Soldier, le soldat inconnu, n’a pas fini de faire parler de lui !

 

Par BERTHOLD, le 11 avril 2010

Mais, bien au delà de cette histoire de "soldat qui devient une machine à tuer", Unknown Soldier, et plus particulièrement ce deuxième volume, met surtout l’accent sur les dualités qui fissurent l’Ouganda, sur l’instrumentalisation et la manipulation qui amène les multiples groupuscules à entrer dans une escalade de violence.
A la fin de l’album Dysart nous raconte l’histoire de ces conflits, et plus particulièrement le parcours de la LRA (Lord’s Resistance Day), cette armée incontrôlable qui massacre à tout va les civils, recrutant de force les gamins des villages qu’ils viennent de ravager, violant, mutilant etc.
Et c’est dans ce contexte qu’évolue l’histoire d’Unknown Soldier. Le danger à chaque pas, une sorte d’immunité teintée de profit, un sentiment de culpabilité mêlé à une sorte d’euphorie guerrière.

Moses, le héros, est un homme qui a complètement basculé, néanmoins, il garde profondément enfui en lui, cette part d’humanisme qui lui donne envie de s’investir dans ce combat, en essayant de ne pas le faire aveuglément. le contexte est difficile car il faut aussi se défendre, même si cela signifie se défendre contre des enfants fou-furieux et armés.
On sent que l’image que dégage le personnage est assez ambigüe. La population accepte cet homme tout en reconnaissant cette espèce de violence qui traîne autour de lui, néanmoins il agit et c’est aussi ce qui le différencie de beaucoup !

Donc, cette série est avant tout un acte politique aussi, une dénonciation, le scénariste insiste sur le contexte, il insiste aussi sur le côté infiniment culturel et ethnique des enjeux. Quand j’ai lu ce second volume, donc, j’ai tout de suite ressenti que je ne lisais pas seulement une histoire, de la bande dessinée, mais qu’il s’agissait aussi d’une sorte de prise de conscience, d’immersion (un peu à la façon des albums de Stassen, par exemple). C’est certainement pour cette raison que US demeure l’une des plus impressionnante nouvelle série du moment. D’autant plus que c’est réellement très bien écrit et très bien exécuté.

On est face, ici, à une véritable dénonciation, pratiquement un acte journalistique. Ne passez pas à côté de cette remarquable série…

Par FredGri, le 26 juillet 2010

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