PAPE DANS L'HISTOIRE (UN)
Clément V - Le sacrifice des Templiers

Clément V, dès son accession au trône pontifical en 1305, va avoir en la personne du roi de France Philippe IV le Bel un adversaire redoutable, qui ne compte pas voir sa politique dictée par le pouvoir spirituel.
L’ordre militaire des Templiers, vaincu à Saint-Jean-d’Acre en 1291, et refusant toute fusion avec les Hospitaliers, se retrouve en porte-à-faux entre les deux hommes.

Par v-degache, le 21 février 2021

Notre avis sur PAPE DANS L’HISTOIRE (UN) #5 – Clément V – Le sacrifice des Templiers

Ce nouveau tome de la série Un pape dans l’histoire, éditée par Glénat conjointement avec les éditions du Cerf, est consacré au Guyennois Bertrand de Got, qui devient pape en 1305 sous le nom de Clément V. Le sous-titre, Le sacrifice des Templiers, ne laisse pas planer de doutes : le volume se concentrera sur le duel entre le pape Clément V et le roi de France Philippe le Bel, et l’Ordre des Templiers en sera un des enjeux principaux.

Le superbe dessin de Germano Giorgiani, que l’on avait déjà pu apprécier dans son adaptation de La bête humaine chez Robinson, dynamique et expressif, aux choix de cadrage particulièrement réussis, arrivant à faire ressortir brillamment l’expressivité des visages de ses personnages, ainsi que la narration fluide et compréhensible de France Richemond, rodée à l’écriture de la fiction historique et de la biographie dessinée, font de ce Clément V une belle réussite.

Il est conseillé d’associer cette lecture à celle du Philippe le Bel de Christophe Regnault et Mathieu Gabella, toujours chez Glénat (2014), dans la collection Ils ont fait la France, afin de replacer cette opposition entre le Grand Pontife et le petit-fils de Saint- Louis autour du sort des Templiers dans l’œuvre réformatrice et politique de Philippe. La référence est d’ailleurs bizarrement oubliée dans la courte bibliographie de fin d’ouvrage.

Comme pour la plupart des autres albums, le choix éditorial de la collection fait la part belle aux questions religieuses, parti pris plutôt logique vu l’intitulé de celle-ci, faisant quelque peu passer au second plan les enjeux politiques, juridiques ou administratifs, et optant pour l’image d’un Philippe brutal et cruel. Et, on retrouve malheureusement dans le cahier final, le point noir de la collection : l’absence d’une réelle remise en perspective du sujet par un historien.

Reste un affrontement joliment narré et mis en image par le dessinateur italien et sa scénariste !
Le duo réussit à faire de luttes théologiques un spectacle à grand suspense. On ne se lasse d’admirer les planches de Giorgiani, excellant dans les scènes de bataille, mais aussi dans des moments plus statiques tels que la représentation des différentes assemblées émaillant le récit, ou bien encore dans la mise en image des paysages d’un territoire français qui n’est pas encore l’Etat monarchique unifié qu’il sera plus tard !

Par V. DEGACHE, le 21 février 2021

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