Un ciel radieux

Un soir, un homme d’une quarantaine d’années, Kazuhiro Kubota, surmené par son travail, perd le contrôle de sa voiture. Il percute un jeune de 17 ans qui circulait à moto, Takuya Onodéra. Tous deux tombent dans le coma.
Lorsque Takuya se réveille, c’est l’esprit de Kazuhiro qui l’habite. D’abord surpris, il comprend qu’il a ici une chance ultime de revoir les siens avant de partir l’esprit apaisé. Et le temps est compté car l’esprit de Takuya revient déjà, doucement mais inéluctablement. La cohabitation de deux âmes dans un même corps, la tentative de reprendre contact avec une famille qui porte le deuil, rien ne s’annonce facile pour Kazuhiro Kubota.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

2 avis sur Un ciel radieux

Si Quartier Lointain s’imposait jusque là comme la référence préférée de la majorité de ceux qui ont lu la bibliographie de Taniguchi, j’ai bien l’impression que cette certitude pourrait changer !

On peut lire dans la postface de Un ciel radieux ce que le mangaka désirait "faire passer" en réalisant cette BD, et on ne peut que constater qu’il a réussi à atteindre son objectif : parler avec cœur de la mort une nouvelle fois (il l’avait déjà fait, notamment dans Terre de rêves).

Jirô Taniguchi parvient à pincer les cœurs, à nouer les gorges et à faire monter les larmes aux yeux. Cette histoire est vraiment belle et même si elle est "fantastique", on se prend à rêver que cette ultime chance qu’a Kazuhiro puisse nous être offerte aussi lorsque notre heure arrivera !

Merci, merci, M. Taniguchi ! C’est là un de vos meilleurs titres.

A lire im-pé-ra-ti-ve-ment !

Par Sylvestre, le 22 septembre 2006

Un nouveau livre de Jirô Taniguchi, c’est toujours un événement. Il s’agit sans doute de l’un des plus grands auteurs de manga, aussi talentueux en tant que dessinateur qu’en tant que scénariste.

On retrouve ici certains de ses thèmes de prédilection : la famille, les relations avec les êtres qui nous sont chers. Des sujets largement explorés dans le Journal de mon père ou dans Quartier Lointain. Comme dans ce dernier livre, Taniguchi use du surnaturel pour faire passer son message.

L’histoire est émouvante. L’un des grands talents de Taniguchi est de transmettre parfaitement au lecteur les sentiments de ses personnages, grâce bien sûr aux dialogues mais aussi à travers des dessins magnifiques. Chaque regard, chaque geste transcrit à lui seul un sentiment, une situation. C’est une des grandes forces des dessins de Taniguchi.

Un ciel radieux n’a néanmoins pas l’intensité de Quartier Lointain, qui reste pour moi sa référence. Si ce nouveau livre reste une excellente lecture, le scénario révèle moins de subtilités que dans Quartier Lointain. Le secret de sa double personnalité n’est pas exploré longtemps. D’autre part, tout se concentre sur la relation de Takuya avec les deux familles. L’auteur exploite très peu la possibilité de faire affronter à Kazuhiro le reste de l’univers de Takuya (le lycée, ses amis, les courses de moto), ce qui aurait pu donner plus de variété au récit. L’histoire aborde, en revanche, une critique du monde de l’entreprise intéressante, qui n’était, jusque-là, qu’affleurante dans les récits de Taniguchi.

Malgré ces quelques remarques, j’ai éprouvé un grand plaisir à lire ce livre. Il est très touchant et donne toujours à réfléchir sur les relations que nous avons avec nos proches. C’est sans doute aussi cela, la force de Taniguchi : révéler certains troubles qui habitent chacun d’entre nous.

Par Legoffe, le 17 septembre 2006

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