ULTIME CHIMERE (L')
Les nuits

En cette année 2129, le richissime Arthur Witzler est décédé en sa forteresse spatiale. Sur le tarmac d’un aérodrome abandonné, deux infirmiers et le directeur des établissements psychiatriques de Björn Widheim réceptionnent les corps endormis et embarrassants du docteur Lena Ekström et de Tom Eriksen auxquels les souvenirs de leur périple scientifique au sein de la station orbitale Witzler ont été effacés. Mais qu’est devenu l’énigmatique patient 1167, Morgan Shepherd, individu âgé de plus de 5000 ans dont la curieuse existence avait attisé la curiosité du milliardaire ? Pour cela, un bond en arrière de 3 jours est nécessaire pour se replonger au moment où Arthur Witzler vit ses derniers instants et durant lesquels ce dernier rencontre enfin Morgan. La destinée de celui-ci va enfin être scellée.

 

Par phibes, le 7 février 2011

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Notre avis sur ULTIME CHIMERE (L’) #7 – Les nuits

Comme l’indique le petit autocollant rouge qui figure sur le premier de couverture de ce septième album, la saga futuriste de L’ultime chimère trouve ici le dénouement de son premier cycle.

A cet égard, Laurent Drédéric Bollée a su tout au long de son aventure qui a traversé les âges, susciter un intérêt permanent sur deux points. Le premier est l’énigme portée par la fameuse flèche de Nemrod, au travers de nombreuses introspections historiques bien choisies (liées à des tranches de vie de personnages connus). La seconde est l’énigmatique patient 1167, dont le comportement et le parcours extraordinaires liés aux effets de la flèche ont su nous intriguer.

Après avoir précédemment dévoilé les raisons de l’internement de son singulier personnage, le scénariste précipite le mouvement vers une fin inéluctable, abondante en narration, explications et prévue depuis le début de la série. Toutefois, celle-ci (et c’est là que la subtilité de l’auteur entre en scène) ne se déroule pas comme on aurait pu le penser. Le contre-pied scénaristique est donc adroit et se focalise sur la rencontre que l’on attendait entre Shepherd et Witzler. La lassitude générée par une sorte de malédiction, la volonté de mourir d’un côté, la recherche ultime du pouvoir de l’autre, font que l’issue à laquelle on assiste prend une direction surprenante, grevée par des réflexions intenses et douloureuses.

Véritable bourreau de travail, Griffo qui vient, en ce mois de janvier, de se lancer dans la nouvelle saga Sherman, finalise cette aventure avec brio. Son intervention tout au long des sept épisodes, sur les couvertures ou dans les planches, associé à d’autres dessinateurs de talent (Héloret, Mangin, Meddour, Aymond, Goepfert) est en tout point remarquable. Elle donne vie à des représentations parfois historiques, parfois futuristes, dans un réalisme on ne peut plus plaisant. On pourra apprécier la colorisation et plus particulièrement cette couleur bleutée nocturne qui a accompagné les péripéties de ses personnages et que l’on retrouvera essentiellement dans les visions spatiales vertigineuses.

Une fin de cycle habile qui porte vers le haut ce polyptyque qui a l’avantage infini de faire traverser généreusement les âges.

 

Par Phibes, le 7 février 2011

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