ULTIME CHIMERE (L')
Le meurtre

L’écrivain Archibald Redmore a quitté l’île d’Harbor pour retourner en Angleterre dire un dernier au revoir à sa tante décédée et rencontrer son éditeur pour définir les modalités de son prochain album, La bête féroce. Essuyant un refus catégorique de la part de ce dernier, l’auteur, accusant mal le coup, perçoit que son destin est lié malheureusement à celui d’un autre écrivain du 19ème, Abigail Slide. Celui-ci ayant œuvré sur l’île d’Harbor, Archivald n’entrevoit pas d’autre solution que de retourner en cet endroit énigmatique où réside la famille Shepherd qu’il a déjà rencontrée lors de son précédent périple. C’est en ces lieux isolés qu’il va trouver sa destinée dans des circonstances dramatiques auxquelles la flèche de Nemrod n’est pas nullement étrangère.

 

Par phibes, le 4 octobre 2010

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Notre avis sur ULTIME CHIMERE (L’) #6 – Le meurtre

Après avoir navigué entre deux époques essentielles dans le précédent épisode (le passé durant les années 60 et le futur de l’année 2129), la saga vient, en ce 6ème tome, se focaliser principalement sur la période des sixties et sur le motif de l’incarcération du patient 1167, en l’occurrence Morgan Shepherd.

Pour cela, Laurent-Frédéric Bollée vient, en fin stratège, dévoiler les tenants et les aboutissants du meurtre perpétré par celui qui reste une énigme pour l’équipe constituée par le milliardaire déclinant Arthur Witzler. Les faisant venir de bien loin par l’entremise de l’écrivain à succès Archibald Redmore, le scénariste nous en révèle toutes les circonvolutions les plus malsaines sous l’égide de la fameuse flèche divine et de l’ombre de l’ancien écrivain Slide. De fait, les rebondissements vont bon train, entretenant une tension dramatique palpable, et attisant un intérêt indéniable aux péripéties de ce pauvre Archibald psychologiquement confondant et à celles de Morgan Shepherd, à la tournure imparable, amère et très surprenante.

Conformément à la structure du précédent album, cet épisode n’échappe pas à une immersion partielle dans l’œuvre littéraire (la bête féroce) d’Archibald qui vient donner un autre souffle, ancestral dans sa prose fantastiquo-ésotérique et quelque peu prémonitoire.

Cette fois-ci tout seul au dessin sur les 46 planches, Olivier Mangin confirme son aptitude à travailler dans l’évocation réaliste. Son trait dont on a déjà pu admirer la finesse dans la saga Intox, se veut d’une grande clarté, d’une authenticité éloquente dans les proportions et les perspectives. Ses personnages révèlent une grande expressivité et donnent envie de les suivre dans le drame qui se prépare. La colorisation qui accompagne ses dessins, réalisée à quatre mains, est également à saluer et donne à cet ensemble pictural un effet des plus agréables.

Avant-dernier tome de la saga, cet épisode, dressé par des auteurs on ne peut plus inspirés, signe excellemment les prémices d’un dénouement aux intonations surprenantes. Vivement la suite et fin de cette série dans l’album prochain qui devrait inévitablement nous recentrer dans un futur proche sur la station spatiale d’Arthur Witzler. Pour cela, rendez-vous au mois de mars 2011.

 

Par Phibes, le 4 octobre 2010

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