ULTIME CHIMERE (L')
L'île

Dans la station orbitale Hadden, l’archéologue Peter Murphy et le médecin Lena Ekström tentent d’analyser les images recueillies dans le cerveau de Morgan Sheperd sous le regard intéressé du maître des lieux, Arthur Witzler. Ils y reconnaissent la flèche ensanglantée de Nemrod, le roi-chasseur, objet céleste énigmatique dont l’origine remonte à l’aube des temps et dont bon nombre d’individu ont croisé à travers les âges au détriment de leur vie. L’heure semble donc être arrivée pour sortir Shepherd de son mutisme et d’avoir quelques explications sur sa réelle personne.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur ULTIME CHIMERE (L’) #2 – L’île

2019 est l’année de référence au cours de laquelle des scientifiques se cassent les dents sur le cas extraordinaire de l’ancien patient 1167 de l’asile Björn Widheim. 1872 et 1946 sont deux dates parmi tant d’autres où la fameuse flèche de Nemrod, relique royale et ancestrale liée à l’histoire de l’ancienne Babylone (Tour de Babel), fait parler d’elle au cours de circonstances exceptionnelles. Quel est le lien entre ces évènements ? Il se pourrait bien que ce soit le mystérieux Morgan Shepherd qui semble recéler bien des secrets.

Pour "L’île", Laurent-Frédéric Bollée suit en parallèle deux récits, l’un futuriste, l’autre (en deux périodes) révolu. Si dans le premier, les scientifiques du 21ème siècle se questionnent sur l’état psychique de Shepherd, dans le second, on assiste à la projection d’une sorte de court-métrage étalé sur deux équipées distinctes, l’une au temps de Bonaparte et l’autre après le second conflit mondial. A ce titre, le scénariste nous met en présence de personnages qui ont pu approcher, à leurs dépens, la flèche maléfique de Nemrod. L’association des deux époques ne nuit nullement à la compréhension de l’histoire. Tout au contraire, elle vient appuyer judicieusement les visions du patient et les assertions de ses analystes.

Mais Laurent-Frédéric Bollée ne s’arrête pas uniquement à la flèche et va plus loin en donnant quelques éléments supplémentaires sur Arthur Witzler, personnage versé dans la mégalomanie et qui semble également entretenir quelques secrets..

Au niveau graphique, on pouvait éventuellement avoir des craintes quant à l’association de 3 dessinateurs. Ayant des styles quelque peu différents, on aurait pu penser que la passation entre chacun risque d’être trop brutale et flagrante. Eh bien, non, et là, on peut leur tirer le chapeau, les actions de Brice Goepfert ("Chemins de Malefosse"…), Griffo ("Ellis", "Giacomo C."…) et Philippe Aymond ("Lady S.", "Apocalypse Mania"…) s’interpénètrent à merveille en fonction des époques contées et réussissent un amalgame sans heurt. Qui plus est, les dessins sont superbes et s’apprécient à grandes lampées visuelles. De surcroît, cette grande famille artistique peut s’enorgueillir de la présence de pas moins de deux coloristes émérites qui réussissent eux aussi leur pari.

Si vous vous sentez perdu dans ces moments énigmatiques où les âges se mélangent et que le sens des actions vous échappent, alors n’hésitez pas, en bon pèlerin, à suivre la flèche qui vous mènera à la découverte de la vérité… mais pas forcément celle que vous attendez !

Par Phibes, le 18 septembre 2008

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