U4
Yannis

Le jeune Yannis a perdu ses parents et sa petite sœur qui ont été frappés par le terrible virus U4 qui a anéanti près de 90% de la population mondiale. Habité par la douleur de n’avoir pas pu enterrer ses proches, il a pris chien et bagage pour aller au rendez-vous fixé par le mystérieux Khronos, maître d’un jeu vidéo en réseau dans lequel Yanis est devenu un expert à part entière. Quittant donc Marseille transformée en un véritable enfer, le jeune homme part en direction de Paris vers le lieu de convergence. Pour éviter de tomber sur des milices urbaines sauvages, il circule à pied de nuit, tentant de se ravitailler là où il peut. Même en faisant preuve de la plus grande prudence, il a le malheur de tomber sur des casquettes rouges mais parvient à s’en sortir grâce à l’intervention d’un ami. Mais le répit est de courte durée et à la suite d’une nouvelle rencontre, il récupère un scooter et fonce sur l’autoroute dévastée. Parviendra-t-il au bout de son périple ? Est-ce que Khronos est bien celui qui pourrait renverser l’ordre des choses ? Aura-t-il la possibilité de trouver sur son chemin d’autres experts du jeu comme lui ?

Par phibes, le 6 février 2022

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Notre avis sur U4 # – Yannis

Créée initialement en 2015 par un quatuor de romanciers pour jeunesse, cette saga post-endémique se voit adaptée en bandes dessinées par de dignes représentants du 9ème art tels Pierre-Paul Renders, Denis Lapière et Adriàn Huelva. Conformément au concept originel que les coscénaristes ont déjà appliqué dans leur série Alter Ego, Yannis est l’un des quatre volets d’une équipée commune vécue en parallèle par quatre personnages différents et lisible dans n’importe quel ordre.

Ce tome se rapporte donc à l’un d’eux, Yannis, qui comme les autres, est un survivant à un terrible virus qui a plongé la planète entière dans le chaos. Nous le découvrons après qu’il ait découvert la mort de ses parents et qu’il ait répondu à l’appel d’un énigmatique personnage lié à un jeu vidéo en réseau auquel est affilié le personnage principal. Le récit expose son long parcours national entre Marseille et Paris qui, bien sûr, ne va pas être de tout repos eu égard à la confusion ambiante et qui va lui donner l’occasion de faire la rencontre d’autres survivants.

Yannis nous transporte donc dans ses péripéties fluides, à la narration intimiste et aux accents de jeunesse, qui ont l’avantage de bien dresser l’état menaçant d’un pays déliquescent et de susciter de bonnes tensions considérant les quelques situations extrêmes dans lesquelles le jeune itinérant va se retrouver. Pierre-Paul Renders et Denis Lapière trouve la bonne structure pour donner du rythme à cette adaptation tout en élaborant efficacement des rencontres que l’on retrouvera certainement dans les trois autres épisodes avec les protagonistes désignés sans pour autant dévoiler pour l’instant le mystérieux Khronos.

De son côté, Adriàn Huelva n’est pas en reste. Ce dernier qui fait son entrée dans l’univers de la bande dessinée grand public fait preuve d’une maturité picturale certaine grâce aux travaux réalisés antérieurement sur des publications espagnoles. Usant d’un beau semi-réalisme qui permet de bien camper ses personnages dans leurs expressions et leurs pensées les plus profondes, il délivre un message graphique clair et assurément plaisant à regarder.

Un opus emballant destiné à une large frange de lecteurs (ado et +) qui donne furieusement envie de replonger dans cette atmosphère postapocalyptique perçue par d’autres yeux comme ceux de Stéphane, Koridwen et Jules.

Par Phibes, le 6 février 2022

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