U4
Koridwen
Dans un hameau breton, après avoir perdu son père et sa mère à la suite du terrible virus qui a plongé toute la planète dans le chaos en éradiquant près de 90% de la population, Koridwen se retrouve seule à gérer la ferme familiale. Désespérée par ce qu’elle vit désormais au quotidien, elle pense à mettre fin à ses jours. Son isolement n’est pas sans attirer la convoitise d’ados malintentionnés mais son caractère fonceur lui permet de les dissuader. Elle se remémore les instants passés avec sa mère avant qu’elle ne décède, lorsque celle-ci l’informait que Mamm-Gozh, sa grand-mère, lui avait léguée un coffre. L’ayant retrouvé, Koridwen l’ouvre et y découvre une longue lettre qui lui est destinée. Elle y apprend mystérieusement que sa destinée est de sauver le monde et qu’elle doit, pour ce faire, écouter ses rêves et entreprendre un long voyage. Cette révélation qui à prime abord se veut pour le moins stupéfiante, semble avoir un fonds de vérité. Surtout que par ailleurs, en tant que joueuse experte d’un jeu vidéo en réseau, elle a reçu une invitation à aller à Paris rencontrer le Maître du jeu pour remonter le temps et combattre le virus destructeur. Tout semble lié !
Par phibes, le 12 février 2022
-
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9791034737734
Publicité
Notre avis sur U4 # – Koridwen
Sous le couvert de l’éditeur Dupuis, Pierre-Paul Renders, Denis Lapière et Adriàn Huelva se sont associés pour s’approprier l’idée originale développée par les quatre romanciers Carole Trébor, Vincent Villeminot, Florence Hinckel et Yves Grevet dans leur grande saga à succès U4. Se faisant fort de respecter le concept croisé des quatre volets réalisés par chacun, les trois artistes du 9ème art se sont engagés à les restituer dans le format illustré.
Koridwen est donc le tome qui se rapporte à un des quatre jeunes personnages principaux qui ont la particularité d’avoir survécu au ravage d’un filovirus très dévastateur. Experts à un jeu vidéo, ils vont tous les quatre répondre favorablement à l’appel très mystérieux du Maître de ce jeu en vue de tenter de remédier au chaos qu’ils ont vécu dernièrement.
Bien ancrée dans une narration personnelle et confortée par une comptine évolutive très imagée, la jeune héroïne nous invite donc à la suivre, dans une sorte de road-movie macabre qui va l’amener de la Bretagne aux portes de la Capitale. Son parcours, bercé de mysticisme, est loin d’être un long fleuve tranquille puisqu’il se voit partagé avec Max, un cousin handicapé mental, et émaillé de rencontres inopinées comme Marek et Kadi ou comme Yannis et Jules que l’on verra dans d’autres épisodes. Evidemment, considérant le danger permanent ambiant, le récit reste avantageusement « tendu » et entretient un mystère (lié à la grand-mère de Koridwen) qui prend toute sa place et qui assurément ne déçoit pas.
Le travail d’Adriàn Huelva donne réellement l’impression en totale adéquation avec l’histoire. Tout en produisant des dessins stylisés, l’artiste joue avec une certaine maturité sur l’ambivalence de sa représentation graphique, sur la puérilité de certaines situations et parfois sur leur côté douloureusement adulte. Le résultat est très efficace, valorisé par une belle recherche de plans ambiants. Il se veut colorisé avec grand soin et l’ensemble sert parfaitement l’histoire vécue par ces adolescents survivants.
Un épisode propre à Koridwen empreint de mystère et de sensations étranges. Une adaptation convaincante qui donne furieusement envie de lire les romans.
Par Phibes, le 12 février 2022
Publicité