TWO-FISTED TALES
Volume 1

(Two-Fisted Tales 18 à 25)
En 50, Harvey Kurtzman suggère à Williams Gaines, l’éditeur en chef, de créer un titre d’aventure. The Haunt of Fear ne se vendant pas très bien il est décidé de continuer la numérotation au 18, mais avec un nouveau titre dont Kurtzman sera l’éditeur. Très rapidement, ce dernier va prendre les choses en main, de façon quelque peu dirigiste (il fournit des story-bords, voir même parfois des croquis de page, que les artistes se doivent de suivre fidèlement), mais cela va surtout permettre d’avoir une direction d’ensemble très cohérente. On retrouve, sur ces huit premiers numéros, l’équipe habituelle: Wood, Kurtzman, Craig, Severin, Feldstein… Le tout au service de récits qui vont de l’histoire de pirates, du moyen age, de la seconde guerre mondiale ou bien du simple polar !!!

Par fredgri, le 2 novembre 2012

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Notre avis sur TWO-FISTED TALES #1 – Volume 1

Les "Two-Fisted tales" font directement référence aux vieux pulps, ils renvoient à ces histoires mêlant aventure, action, crime… Une sorte de melting pot de tout ce qui se faisait dans les années 20 et 30 au travers des récits mettant en scène des personnages comme Doc Savage, des détective, des aventuriers, par exemple.

Évidemment, on pouvait attendre des EC comics que les choses soient moins "conventionnelles", et plus particulièrement sous la direction de Kurtzman qui va amener très vite le titre à aborder les conflits sous un angle moins "propagandiste" que ce qui se faisait jusque là, allant même jusqu’à orienter le tout vers une approche très critique vis à vis de la guerre, en général.
Ses histoires parlent de désespoir, de douleur, de trahison, de violence et pas forcément de grand héros immuables, menton aux vents ! Il va ainsi amener le lectorat à s’intéresser davantage à ce genre de récit, ce qui permettra au genre de perdurer bien au delà des périodes de guerre !

Dans ce premier volume, que nous propose Akileos, on retrouve donc les Two-Fisted Tales 18 à 25. Dans les premiers numéros, on est encore dans un brassage de genres, sans forcément se fixer que sur des récits de guerre (même si cela reste le genre dominant). Ainsi on y croise du polar, des aventures de pirates, du western. Vers le numéro 20, néanmoins, le récit de guerre prend le dessus et même si Kurtzman aime décliner tout ça en y mêlant de temps à autre des histoires antiques, sur la guerre de sécession ou de chevalier, le titre restera désormais axé sur les soldats, la dure réalité des champs de bataille (avec de très belles histoires comme "Colline 203", "Les vieux soldats ne meurent jamais", "Cité Agonisante", sans parler des performances de Wood ("Massacre à Azyncourt", "les vieux Soldats…"), Severin, Toth… !).

Mais bien au delà de ces récits ou règne une certaine violence parfois très visuelle, ce qui reste passionnant c’est le canevas psychologique que va broder Kurtzman, ce regard sur les hommes, leur faiblesse et le côté impitoyable de la guerre, sans répits, sans retour en arrière possible. Il règne sur l’ensemble de ces histoires comme une ambiance cynique, cruelle, complètement désillusionnée. Mais cela renforce vraiment le propos général qui appuie sur l’absurdité, parfois, de la nature humaine !

Akileos nous ouvre donc, avec ce premier volumes, des pages qui font partie de l’histoire de la bande dessinée américaine. Chacun de ces artistes est devenu une légende, une référence. Chaque page de ce volume se lit donc passionnément, même si tout n’est pas égal, bien sur ! Cependant, je vous conseille très vivement de dévorer ce premier tome et ainsi de soutenir cette initiative afin de donner à l’éditeur les moyens de continuer l’aventure avec nous.
D’autant qu’ici nous sommes en plein indispensable !

A lire absolument !

Par FredGri, le 2 novembre 2012

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