TUEUR AFFAIRES D'ÉTAT (LE)
Traitement négatif

Denis, tueur professionnel, bosse dans une société située au cœur d’une zone portuaire. En fait, son job est plutôt une couverture. En effet, depuis que la Dgse a mis la main sur sa personne, il est dorénavant en cheville avec ce service qui est devenu son commanditaire attitré. De plus, exit le travail en solo puisqu’il partage ses opérations avec deux autres partenaires, Barbara et Nicolas. Sa nouvelle mission porte un nom, Nabil Jebbouri, un employé municipal apparemment bien propre sur lui qui vit dans l’ombre de son Maire. Une surveillance poussée permet de découvrir que ce personnage mène une vie parallèle, plus obscure et assurément peu recommandable. N’étant nullement inquiété par la police locale et bénéficiant d’un appui hautement puissant, il convient donc que cette crapule soit retirée définitivement de l’échiquier. Pour cela, Denis et Nicolas doivent trouver le moment propice…

Par phibes, le 10 février 2020

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Notre avis sur TUEUR AFFAIRES D’ÉTAT (LE) #1 – Traitement négatif

Depuis juin 2014, on avait perdu le contact avec ce personnage ô combien marquant pour son manque de scrupule et son cynisme outrancier. Mais voilà que ce dernier refait surface, cinq ans et demi après son dernier tour de roue, prêt à réendosser ce rôle qui lui va si bien à savoir celui de supprimer son prochain. Sous le couvert d’un Matz à nouveau inspiré par son fameux tueur et d’un Luc Jacamon on ne peut plus motivé, nous retrouvons Denis dans une nouvelle aventure.

Cette fois-ci, le virtuose du flingue a changé de mode opératoire. Par obligation, il s’est rangé au côté des services secrets français et œuvre « presque légalement » pour eux en compagnie d’autres pairs. L’on concèdera que cette première mission donne l’occasion à Matz de donner un autre crédit à son personnage, intervenant tel un redresseur de tort dans un monde pourri jusqu’à la moelle.

Loin de se lancer dans une action décoiffante, le scénariste reste dans ce concept scénaristique de la première heure, mettant en avant les pensées les plus intimes de son personnage principal. Cette introspection psychologique a le bénéfice de donner cette profondeur qui sied au tueur, plongé dans des réflexions à la dimension humaine. Il y adjoint une intrigue intéressante, dynamique, qui se nourrit de ces faits divers qui parsèment notre actualité et qui pue la magouille à l’échelon territorial.

Côté dessins, Luc Jacamon nous assure d’un travail toujours de qualité, qui reste dans le moule de ce qu’il réalisait antérieurement. De fait, la transition (entre la série mère et cette nouvelle saga) se fait sans aucune douleur et on prend plaisir à retrouver ce personnage toujours aussi charismatique. On saluera les très belles perspectives urbaines magnifiées par de superbes aquarelles, le tout dans un réalisme impressionnant.

Une relance très réussie d’un tueur professionnel qui agit désormais sous la bannière de la défense des intérêts du territoire français.

Par Phibes, le 10 février 2020

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