TUEUR AFFAIRES D'ÉTAT (LE)
Circuit court

En la cité havraise, Denis travaille en tant qu’analyste dans une société liée aux activités portuaires. En fait, ce travail est une couverture car ses anciennes exactions de tueur professionnel l’ont conduit à œuvrer pour l’Etat français. Ayant pris pour cible le premier magistrat de la ville, trop sage en apparence, il a été missionné avec son coéquipier Nicolas de faire du nettoyage autour de celui-ci. Après avoir dézingué le sombre Jebbouri, ils se doivent maintenant de provoquer une guerre des gangs afin de permettre à leur taupe, Adil, d’avoir les coudées franches pour évoluer dans le milieu des trafiquants d’armes. A la suite d’une mise en scène macabre, la réaction ne se fait pas attendre. La police, même si elle sent qu’il y a embrouille, compte les cadavres et le gang dans lequel se trouve Adil mené par le ténébreux Mathurin a décidé de prendre les armes contre la bande adverse. La mission est donc une réussite. Toutefois, elle n’est que la première étape d’un plan plus vaste et Adil va devoir assurer la suivante en jouant très serré.

Par phibes, le 10 novembre 2020

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Notre avis sur TUEUR AFFAIRES D’ÉTAT (LE) #2 – Circuit court

Avec son nouveau job officieux, notre fameux tueur professionnel se doit de ne plus jouer en solo mais au contraire d’agir en équipe. Ce deuxième épisode le conforte dans ses nouvelles dispositions et l’envoie ainsi, toujours en souterrain, dans une opération de déstabilisation (pour ne pas dire de « dévissage ») de personnalités qui sont loin d’être des modèles d’intégrité. Dans cette première affaire d’Etat qui a été initiée précédemment, c’est le premier magistrat d’une ville portuaire qui est visé.

Force est de constater que le héros de Matz continue à nous surprendre par ses agissements guidés cette fois-ci par une instance qui le recherchait antérieurement. Dorénavant, ayant fait le deuil de son ancienne vie, le voilà prêt à s’opposer évidemment manu militari à des trafiquants d’armes. De fait, on le retrouve avec ses équipiers dans une opération de sape qui devraient avoir des répercussions sur un haut personnage visé.

L’intrigue se veut particulièrement solide, bien ficelée, très actuelle et donne lieu à un développement qui n’exclue nullement des actions radicales et des rebondissements inattendus. C’est dans un contexte de guérilla urbaine que notre héros est immergé, contexte que lui-même et ses collègues a engendré froidement sans appréhender des conséquences que nous ne tarderons pas à découvrir. Tout comme précédemment, l’on retrouve autour de cette sombre affaire ce qui a forgé la personnalité du tueur à savoir ses pensées les plus profondes, son analyse plutôt froide de sa situation, de la société moderne, de ce qui l’entoure et ce, dans des séquences pour le moins volubiles.

Luc Jacamon connaît son tueur et également l’univers dans lequel il officie. L’artiste nous le démontre une fois encore en nous restituant une illustration de haute qualité, baignant dans un réalisme quasi-photographique dont il a le secret et qu’il maîtrise parfaitement. On saluera le très beau travail sur les décors urbains, sur les paysages normands, tout comme sur ses personnages très authentiques et tout particulièrement son fameux tueur.

Un deuxième épisode fort qui a tendance à laisser un arrière-gout amer. Comment redresser la barre quand le bateau coule ? Le troisième volet nous le dira certainement…

Par Phibes, le 10 novembre 2020

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