TSUNAMI

Il y a neuf ans, un tsunami historique dévastait les côtes d’Indonésie, ravageant la ville de Bandah Aceh. La sœur de Romain, médecin arrivée en mission humanitaire après la catastrophe a disparu après avoir fait un travail formidable auprès des survivants et n’a plus jamais donné signe de vie. Neuf années plus tard, son frère débarque dans la ville.

Par olivier, le 8 janvier 2014

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Notre avis sur TSUNAMI

Dès les premières planches, Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx nous immergent dans cette atmosphère étrange, entre une reconstruction uniforme et les traces insolites que la grande vague a laissées derrière elle. Romain débarque dans cette ville de Bandah Aceh avec la mémoire d’une ville sinistrée que les photographies et les reportages ont ancré dans sa mémoire, cette ville que sa sœur a connu, celle où elle a dû laisser des traces.
L’enquête sérieuse de la police locale, puis celle d’un détective privé engagé par la famille n’ont rien donné, comme si sa sœur avait volontairement cherché à disparaitre au sein des 18 000 iles qui composent lamosaïque indonésienne.

C’est une magnifique surprise que cet album qui marque un retour de Stéphane Piatzszek à une écriture dans la lignée de Cavales. Il pose une ambiance entre carte postale et souvenir d’une dévastation terrifiante dans laquelle évoluent des personnages très forts.
Tous ceux que croise Romain ont un passé, une histoire difficile derrière eux. Echoués en Indonésie, ils recherchent une paix et tentent d’oublier un traumatisme en construisant autre chose. D’ailleurs Romain n’est pas non plus blanc bleu, il traine derrière lui une addiction à la drogue et goûte avec plaisir aux magic-mushrooms qu’on lui propose.

Il y a dans l’enquête qu’il vient mener beaucoup plus qu’il ne saurait lui-même le dire et ceux qu’il va rencontrer l’aideront à aller au-delà de lui-même, au-delà des apparences.
La catastrophe naturel qui a ravagé l’Indonésie trouve un écho dans le tsunami émotionnel qui bouscule Romain et que Piatzszek a su très subtilement rendre.
Le scénario est magnifiquement traité par Jean Denis Pendanx qui parvient à effacer toute distance entre le récit et le lecteur. Le réalisme de l’atmosphère, le rendu des paysages qui servent d’écrin au récit, traité à la manière d’un carnet de voyage en aquarelle, développe toute une gamme d’émotions qui nous entrainent à la suite de Romain, dans un récit qui mêle habilement voyage, quête personnelle et un brin de fantastique.

Par Olivier, le 8 janvier 2014

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