TROUBLE IS MY BUSINESS
Volume 4

 
Tantôt marionnettiste et tantôt pantin, fier à bras un jour ou looser touchant le fond le reste de la semaine, pièce maîtresse ou petite main, mandaté pour des missions que d’autres détectives privés lui envieraient ou payé au contraire pour d’absurdes filatures, Jôtarô Fukamachi roule sa bosse dans son Japon des années 70 : un Japon de clans yakuza, de policiers ripoux, de trafiquants d’organes et de clients plus ou moins sensés voulant régler des affaires personnelles…
 

Par sylvestre, le 24 novembre 2013

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Notre avis sur TROUBLE IS MY BUSINESS #4 – Volume 4

Sept nouvelles histoires courtes nous font suivre, dans ce quatrième tome, autant d’aventures vécues par le taciturne héros Jôtarô Fukamachi. La première vous paraîtra peut-être à vous aussi assez difficile à comprendre, avec ses dialogues lents et ses pesant silences, ses non-dits et ses sous-entendus… Ce sera d’ailleurs le cas avec une ou deux autres encore : vous lirez le récit sans être vraiment sûr de tout bien comprendre, vous vous accrocherez pour que plus loin une situation opère enfin le déclic qui fasse que tout devienne plus clair, mais vous arriverez au bout avec cette déception de n’avoir pas profité à cent pour cent de l’épisode…

Heureusement, qui dit éventualité ne dit pas certitude, et la lecture de ce quatrième opus de Trouble is my business (la devise de Jôtarô Fukamachi) restera dans l’ensemble un moment très agréable de découverte de cette bande dessinée réalisée il y a quelques dizaines d’années par Natsuo Sekikawa (au scénario) et Jirô Taniguchi (au dessin).

Le plaisir de la lecture, c’est aussi la chasse aux différents petits éléments qui marquent et qu’on se plait à observer lorsqu’on les repère. Ils sont nombreux dans ce tome 4. Il y a cette double page où d’un seul coup le dessin semble moins bon mais c’est parce qu’il traduit en réalité une certaine vision de ces personnages qu’on voit éclairés "pleins phares" par une voiture (p. 32 et 33) : leurs traits de contours sont plus gras, les ombres qu’ils génèrent sont donc plus franches et plus épaisses. Il y a aussi cette curieuse vignette noire avec texte blanc centré, page 50, qui fait mine de ne pas vouloir être aussi crue que l’aurait été une photo dans un tabloïd… Il y a apparitions de petite culotte pages 67 et 68… Une représentation quasi cartoonesque d’un homme page 122 avec, reflétés sur les verres de ses lunettes, une pomme qui lui arrive dessus : multipliée par deux sur les verres, cette pomme remplace en quelque sorte les yeux du personnage et lui donne un visage remarquable ! Il y a aussi page 135 un clin d’œil aux "ex auteurs de BD". Plusieurs références francophiles (pages 83, 149, 156) : à Marcel Proust, à Jean Gabin), et un Jôtarô Fukamachi qui apprend le français. Enfin, le chapitre intitulé Un mot de la part d’Alex préfigure un titre (alors) à venir et qu’on a découvert depuis en VF : Les enquêtes d’un limier. Ajoutez à cela que votre dentiste préférée fera dans ce tome une virée coquine et armée, et vous comprendrez que ce tome 4 est fort intéressant à découvrir.
 

Par Sylvestre, le 24 novembre 2013

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