TROUBLE IS MY BUSINESS
Volume 3

 
Sept nouvelles petites tranches de vie de Jôtarô Fukamachi sont à lire dans ce tome 3 de Trouble is my business : des enquêtes qui mettront des femmes en travers de son chemin et plus ou moins dans son lit, des situations qui le verront aider bien malgré lui la justice et la police, ainsi qu’une belle peur bleue due à sa fille : quand Kaori va se laisser embarquer, consentante, par un jeune malfrat et se retrouver en danger de mort !
 

Par sylvestre, le 15 septembre 2013

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Notre avis sur TROUBLE IS MY BUSINESS #3 – Volume 3

 
C’est un solitaire, mais ses vies lui mettent quand même bien du monde sur sa route ! C’est en tout cas l’impression que laisse le rythme paradoxal de ce lent manga dans lequel les épisodes, assez courts, s’enchaînent sans pause. Jôtarô Fukamachi est un détective privé dont les affaires lui font côtoyer amis plus ou moins bons et ennemis plus ou moins dangereux. Un brin looser, se perdant volontiers dans l’alcool à l’occasion, il n’est pourtant pas le déchet qu’il aurait pu devenir. Car en plus de belles réussites professionnelles, et même si certaines sont fortuites ou entachées de sang, on sent bien qu’il est accroché dans la vie à un passé familial qui reste d’importance. Il y a le fait que son bureau jouxte le cabinet dentaire tenu par sa sœur, mais il y a aussi le souvenir de son ex qui plane et surtout les responsabilités qu’il sait et veut toujours avoir envers sa fille Kaori. Un héros difficile à cerner et auquel s’attacher, un héros qui se cherche lui-même ; tout cela joue sur l’intérêt qu’on peut porter à ses aventures. Mais un héros qu’on découvre au fil de ce qu’on en voit, de ce qu’on en apprend et de ce qu’on en comprend…

Série dessinée avant les titres qui ont fait le succès du travail du dessinateur Jirô Taniguchi en France, Trouble is my business est à la charnière entre les réalisations érotiques qu’a produit le mangaka au début de sa carrière et les histoires plus posées ou animalières qu’il a signées ensuite. Bagarre, sang, alcool et armes y figurent en bonne place, sérénité et art de vivre ne deviendront que plus tard ambassadrices des bandes dessinées qui suivront. Le trait est aussi plus gras, plus noir dans Trouble is my business… Ce n’est peut-être pas ce style que préfèreront les lecteurs européens ayant connu Taniguchi d’abord avec des œuvres réalisées après celle-là, mais on reconnaît que c’est un style adéquat aux glauques aventures de Jôtarô Fukamachi.

BD très intéressante sur différents points, notamment par rapport aux observations qu’on pourra se faire sur l’évolution du travail du dessinateur. BD très différente de Au temps de Botchan réalisée par les deux mêmes auteurs. Mais BD indubitablement appelée à n’être bien reçue que par les fans les plus fidèles et par les lecteurs les plus à même de comprendre, d’apprécier et d’applaudir l’initiative de l’éditeur de vouloir nous faire connaître le passé artistique de Jirô Taniguchi.
 

Par Sylvestre, le 15 septembre 2013

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