TROLLS DE TROY
Pröfy blues

Pour la énième fois, Pröfi le demi-troll s’est lancé dans la construction d’une nouvelle maison pour pouvoir accueillir sa future fiancée Waha. Tout porte à croire, cette fois-ci, que son édifice à base de peau et d’os de dragons va tenir le coup. Aussi, le soir venu, Pröfi a invité tous ses amis de Phalompe afin de pendre la crémière. Alors que la soirée se passe sous les meilleurs auspices et que Waha semble d’humeur à faire quelques confidences en secret, un malheureux concours de pets fait exploser la maisonnée. Devant son travail réduit à néant, Pröfi fait un blocage psychologique. Son état ne s’étant pas arrangé le lendemain, les conclusions du vieux sorcier Waderéh tombent. La partie humaine de Pröfi est malade et pour cela, il devient urgent de consulter un docteur qui soigne le dedans de la tête. Waha et les siens vont alors à Klostope pour soumettre le cas du demi-troll au meilleur psychanalyste de la ville, Sigismond Lajoie. Est-ce que Pröfi a des chances d’être guéri ? Et si sa guérison passait par la recherche de son hardi géniteur?

Par phibes, le 29 juin 2014

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Notre avis sur TROLLS DE TROY #18 – Pröfy blues

Cette fois-ci, il n’aura pas fallu attendre trop longtemps (quelques sept mois tout au plus) pour obtenir des nouvelles des fameux joyeux drilles à poils et à dents affilées dont Arleston aime raconter les tribulations. Oui, les célèbres trolls du village de Phalompe sont de retour pour une équipée psychologico-écologico-aventureuse qui va tourner autour du pauvre Pröfi en proie à une grosse déprime.

Ce 18ème album, pourrait-on dire, ne dépareille pas de l’ensemble de la série tant la dérision reste de mise. A cet égard, Christophe Arleston prouve une fois de plus son habileté à se jouer de cet univers magique partagé entre trolls et humains via une chaîne alimentaire bien définie et de ses personnages en introduisant ces derniers dans des pérégrinations, emplies de trouvailles naturellement sanguinolentes et assez primaires, pour ne pas dire pipi caca, totalement loufoques et ô combien rafraîchissantes.

Ici, la contrariété de Pröfi est l’occasion parfaite d’envoyer tout le village trollien dans une quête aux accents freudiens qui va devoir transiter par de nouveaux personnages bien inspirés (tels Sigismond Lajoie qui n’est pas sans rappeler le fameux psychanalyste Freud et le surproducteur céréalier Tonsantöh qui évidemment est un clin d’œil à l’entreprise internationale de production céréalière). A ce titre, l’on concèdera volontiers que le scénariste prend un malin plaisir à s’amuser de leur notoriété, caricaturant juste ce qu’il faut ce qu’ils représentent réellement, les transformant là en poltron, ou là en sinistre destructeur de la nature. Pareillement, elle nous permet enfin de faire la connaissance du fameux père de Profï, cité à plusieurs reprises précédemment, qui apportera hardiesse et physique au récit.

L’histoire de Pröfi prend sans nul doute toute son ampleur grâce au dessin luxuriant complètement éprouvé de Jean-Louis Mourier. Il ne fait aucun doute que ce dernier reste dans un schéma bien fouillé et plein de vie qui fait encore recette. L’on ressent que l’artiste prend un énorme plaisir à croquer ses personnages, représentés dans des situations et des expressions on ne peut plus explicites et très souvent cocasses. Par ailleurs, il sait aussi prouver son sens de la caricature (il n’y a qu’à regarder Sigismond pour s’en assurer) qu’il dépeint dans des pérégrinations qui vont au-delà de la psychanalyse. Un gros bon point sera également attribué à Claude Guth, fidèle coloriste, qui continue grâce à sa palette bigarrée, à donner un relief toujours aussi remarquable.

Une nouvelle aventure trollienne bourrées de bonnes intentions qui vaut toutes les thérapies.

Par Phibes, le 29 juin 2014

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