TROLLS DE TROY
L'or des trolls

En bordure de la rivière qui coule non loin du village troll de Phalompe, Waha montre à son demi-frère Gnondpom et à sa copine Tyneth comment pêcher un humain sans se mouiller. C’est à ce moment-là que surgissent deux indésirables humains qui, d’un coup de tamis dans la rivière, trouvent une pépite d’or. La pêche de Waha semble bien compromise par cette découverte. Aussi, tente-t-elle de recentrer l’attention de ses proies et dans une expérience hasardeuse via une perche tendue, se voit dépossédée de ses petits compagnons. C’est l’occasion rêvée pour les humains de négocier l’autorisation de prospecter gentiment dans le secteur sans se faire croquer. Ayant engagé la parole du village, Waha se doit de le rapporter à ses congénères poilus pour qu’ils respectent le contrat. Malheureusement, si les trolls acceptent tout bonnement ces dispositions contractuelles, les humains, quant à eux, finissent par se vanter de leur découverte aurifère. Et en peu de temps, l’appât de l’or aidant, tout le secteur de Phalompe est envahi par une horde d’humains enfiévrés. Sous la menace, les trolls sont obligés de fuir leur village. Après avoir consulté leur vieux sorcier Vaderëh, Waha et les siens se décident à engager des représailles. Pour cela, ils vont provoquer la dévalorisation du précieux métal jaune.

Par phibes, le 25 juin 2016

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Notre avis sur TROLLS DE TROY #21 – L’or des trolls

Sans faillir à leur tâche troyenne et toujours animés des meilleures intentions pour plonger leurs fameux personnages à dents longues dans des aventures des plus rocambolesques, Arleston et Jean-Louis Mourier reviennent à la charge pour nous présenter leur 21ème album. Qui dit nouvel album, dit également nouvelle aventure, aventure qui, cette fois-ci, plonge les résidents de Phalompe dans des pérégrinations aurifères complètement décoiffantes.

L’on pourra concéder que si le concept reste toujours le même, ce nouvel opus a toutes les chances de ravir les adeptes de la saga. Arleston nous renvoie, avec cette allégresse communicative, dans cet univers initié en 1997 que se partagent deux communautés prépondérantes, les humains et les trolls. Il va de soi que cette cohabitation ne se fait jamais dans la douceur, puisque, il faut l’avouer, l’une fait partie de la chaîne alimentaire de l’autre.

Cet épisode, qui met encore une fois bien en évidence la plus trolle des humains, Waha, se veut caractérisé par la menace d’une ruée vers l’or intempestive sur les terres des trolls et par la réponse ô combien délirante portée par ces derniers. Il en ressort un antagonisme toujours aussi magique et rafraîchissant, servi à la fois par des humains souvent mesquins et idiots, et par des créatures joviales aux ambitions très primaires. La recette reste donc inlassablement et avantageusement distrayante, établie à partir d’ingrédients certes des plus usités, mais qui s’appuient généreusement sur des dialogues légers toujours aussi délectables, des calambours rigolos qui font mouche, des actions complètement ubuesques (l’action économique par exemple) et des clins d’œil bien sympathiques (ici à Smaug le dragon de la saga Le Hobbit).

L’intervention de Jean-Louis Mourier est toujours aussi profitable. De son geste complètement libéré de toute contrainte, l’artiste donne, dans un amusement perceptible, une vision du monde des trolls pleinement débridée qui n’a plus de secret pour lui, en totale osmose avec les intentions scénaristiques. On en veut pour preuve, les nombreux personnages qu’il croque (ou qui se font croquer) et ces nombreux décors de forêts, de villes exotiques dans des représentations qui regorgent de détails et de gesticulations en tout sens.

Une pépite à considérer comme une valeur refuge, à la fois sûre pour son humour incisif garanti à 100% troll et ses effets anti- dépressifs. Un bon moment de lecture !

Par Phibes, le 25 juin 2016

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