TROLLS DE TROY
L’héritage de Waha

Dame Hatÿfe, la tenancière du bordel d’Eckmül, n’a plus donné signe de vie depuis plus d’un an et a été déclarée morte. Aussi, Maître Kraväth a expressément, devant ses deux clercs, ouvert le testament de la disparue qui désigne comme héritière Waha, sa fille unique, ou par défaut son père, le sinistre vénérable Rysta Fuquatou. Ne sachant pas où se trouve la jeune fille, l’officier ministériel envoie ses deux employés auprès du sage Fuquatou afin de le lui demander. Malheureusement, cette sollicitation qui remet sur le tapis la relation illicite que celui-ci a eue avec Dame Hatÿfe arrive au plus mauvais moment. En effet, le vénérable est en campagne actuellement pour le renouvellement de son poste de gouvernant et la divulgation de cette information confidentielle pourrait bien servir son adversaire en lice, le non moins ambitieux sage Färkho. Aussi, il décide de donner aux clercs l’adresse de sa fille en se confortant dans l’idée qu’ils seront éliminés par les villageois de Phalompe. Manque de pot, après avoir entendu les deux envoyés, Waha décide de venir à Eckmül pour récupérer son héritage. Evidemment, le sage Färkho va tenter d’en profiter pour faire éclater le scandale et par ce biais, détrôner Rysta Fuquatou.

Par phibes, le 31 août 2015

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Notre avis sur TROLLS DE TROY #20 – L’héritage de Waha

Huit mois ont suffi à Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier pour concocter ce nouvel épisode qui nous entraine, comme il se doit, dans des aventures trolliennes toujours aussi aiguisées. Cette fois-ci, Waha, la plus trolle des humains, se voit hériter des biens de sa mère disparue et de par son intervention, va mettre dans l’embarras son père, le sage Fuquatou, en pleine campagne pour le renouvellement de son poste à la gouvernance du conservatoire d’Eckmül.

Ce 20ème épisode confirme une fois de plus que Christophe Arleston a de la ressource pour plonger les personnages qui animent le monde de Troy dans des tribulations toujours aussi décalées. Cette fois-ci, l’artiste reprend en quelque sorte les conséquences du tome 14 où l’on a appris bien des choses sur l’ascendance directe de la jeune et pétulante Waha. Si Dame Hatÿfe n’est plus de la partie, reste tout de même le présomptueux Fuquatou qui, de par le legs de la disparue, va être obligé de compenser avec sa fille d’une part, et avec un confrère ambitieux d’autre part.

Ces nouvelles péripéties restent donc dans la mouvance des précédentes, truculentes comme il se doit. A n’en pas douter, Christophe Arleston s’amuse sans compter, se jouant de la magie ambiante, des aptitudes hors norme et incisives de ses trolls (certes un peu moins que dans les tomes précédents tant on pense qu’ils se sont assagis), de leurs répliques savoureuses et rudimentaires, et n’hésitant pas à faire apparaître de nouveaux personnages, dont certains tirés de la vie réelle et caricaturés expressément (Färko et sa dulcinée qui sont facilement reconnaissables et qui prennent une place de choix dans l’aventure).

Jean-Louis Mourier reste le pivot de cet univers troyen à la faveur d’un trait qui demeure toujours aussi affuté et plein de fantaisie. On lui reconnaîtra, une fois encore, la justesse de sa mise en image, haute en couleurs, bourrée d’extravagance et de bons petits clins d’œil. Pareillement, on lui saura gré de la façon dont il anime son petit monde fantaisiste grâce à un travail maintenant éprouvé sur les expressions les plus caricaturales et les attitudes les plus rocambolesques.

Une nouvelle aventure qui, une fois encore, reste d’un bon niveau jubilatoire, que les passionnés de Waha et de ses compagnons poilus ne rateront sous aucun prétexte.

Par Phibes, le 31 août 2015

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