TRILOGIE DU MAL (LA)
Le bourreau de Portland

La grande bourgade de Portland située dans l’Oregon est le théâtre d’évènements pour le moins terribles et inquiétants. En effet, plusieurs crimes abominables ont été commis sur de jeunes femmes qui, selon un rituel très élaboré, ont subi, préalablement à leur immersion dans des lacs ou rivières, moult sévices corporels et sexuels. D’après les premiers indices, il ne fait aucun doute pour la police criminelle locale et en particulier, pour le jeune inspecteur Brolin, ancien transfuge du FBI revenu au pays, que ces forfaits particulièrement odieux sont perpétrés par un tueur en série méthodique, pleinement conscient de ses actes et assurément retors. Les prochaines heures vont être pour le policier des plus éprouvantes, d’une part, pour se faire entendre de sa hiérarchie et d’autre part, pour tenter d’éviter de dénombrer une nouvelle victime.

Par phibes, le 21 novembre 2012

Notre avis sur TRILOGIE DU MAL (LA) #1 – Le bourreau de Portland

Attention âmes sensibles s’abstenir ! Ce premier ouvrage, d’une série qui devrait s’étaler sur plusieurs tomes (peut-être neuf au total), se veut être l’adaptation en bandes dessinées de trois romans écrits par Maxime Chattam, jeune écrivain devenu un spécialiste du genre policier, regroupés en une trilogie qui a remporté un vif succès lors de sa sortie.

Se référant à l’ouvrage premier L’âme du mal, cet épisode nous plonge dans un univers impitoyable, celui tournant autour des agissements particulièrement ignobles d’un tueur rodant à proximité de la cité Portland. Loin de résumer en 48 pages l’histoire contée dans l’œuvre originale qui compte plus de 500 pages, Michel Montheillet, artiste qui a déjà travaillé avec Maxime Chattam sur l’illustration des romans de la saga fantasy Autre-Monde, s’accapare du sujet, sous le couvert du romancier, et nous en délivre la première partie.

Force est de constater que les amateurs de sensations fortes en auront pour leur frais. En effet, dès la deuxième page, alors que le récit débutait sur une note puérile et presque féerique, le lecteur se voit transporté dans un autre registre, plus graveleux, sans pitié et pour le moins sanglant. En un éclair, ce chavirement scénaristique ouvre la porte à une autre contexte, sombre et implacable, qui nous entraîne de découverte morbide de cadavres mutilés à des circonvolutions policières de "profilage". L’horreur se découvre, une tension palpable s’installe, un suspense oppressant s’étend à chaque page.

A n’en pas douter, les auteurs ont trouvé le créneau qu’il faut pour heurter habilement la sensibilité en usant d’une violence, d’un découpage averti et d’un verbiage choc plutôt conséquents. Nous rendant témoin, d’un côté, des agissements monstrueux du tueur en série et de l’autre, des avancées hésitantes de l’enquête menée par l’inspecteur Brolin, ils parviennent sans problème à rendre leur histoire palpitante, insufflant un rythme oppressant, qui ne laissera aucun temps de repos au lecteur piqué au vif.

Le travail graphique réalisé par Michel Montheillet est particulièrement réussi. Ses dessins réalisés incontestablement à partir de photos sont des plus convaincants et donnent un côté très réaliste aux péripéties, renforçant habilement le malaise et l’oppression ambiants. L’univers qu’il dépeint est proportionné, remarquablement consistant, et donnent à voir des personnages et des décors rigoureusement exploités. La couleur, exécutée superbement à quatre mains complète avec justesse le tableau.

Un premier volet d’un thriller fortement violent, sombre et captivant qui pourrait en quelque sorte, au vu de son final, se suffire à lui-même et qui, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’univers de Maxime Chattam, se veut le meilleur moyen pour en donner un aperçu marquant. A réserver toutefois à un public averti !

Par Phibes, le 21 novembre 2012

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