TRILOGIE DU BRONX (LA)
Dropsie Avenue, Biographie d'une rue du Bronx

L’avenue Dropsie traverse le Bronx depuis des lustres, les familles se sont installées, elles ont grandit dans ce paysages qui s’est vite transformé, passant d’un simple chemin de campagne à une banale rue de quartier. Et les immigrés irlandais sont venus rejoindre les hollandais, puis les italiens, les allemands et assez rapidement les conflits inter ethniques ont compliqué la donne. Il y a eu la guerre, il y a eu les gangs, la récession, la drogue, la pauvreté, la crise de 29 et les gens ont continué d’arriver, de repartir, les enfants sont devenus des hommes, ils ont pris le quartier en main, l’ont abandonné, les murs les ruines les fondations les reconstructions.
L’avenue Dropsie est une page de l’histoire de la ville, une page qui ne cesse de s’écrire, de se rallonger, au fil des ans.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TRILOGIE DU BRONX (LA) #3 – Dropsie Avenue, Biographie d’une rue du Bronx

Une très jolie surprise que cette réédition de Dropsie Avenue d’Eisner !
Je ne suis pas un habitué de ce grand auteur américain, si ce n’est que j’aime son style, ses atmosphères et du coup cet album a été un véritable plaisir de lecture. On se rapproche un peu des ambiances (en plus compressé evidemment) que l’on trouvait dans des livres comme "100 ans de solitude", "Manhattan Transfer" ou encore "Water Music", ces mosaïques d’une ville, d’una famille qui evoluent selon les époques, en témoignant des métamorphoses qui changent les uns et les autres ! Là ou c’est vraiment habile c’est qu’Eisner nous balance des ellipses vraiment audacieuses sans en avoir l’air et sans géner un seul moment la lecture de cet album ! Alors, bien sur, il y a un scénario, mais ce qui compte c’est l’évolution de cette rue, de ce quartier. Du très grand art. Dans ses dernières oeuvres Eisner n’a cessé d’être encore et encore le maître qu’il fut toute sa vie, nous rappelant combien fut important par exemple son travail sur Spirit ou sur tout ces merveilleux graphic novel.
La ville qu’il dépeint n’est pas une ville flamboyante, elle dépérit, se lézarde, les pauvres remplacent les bourgeois, l’immobilier finit d’étouffer les derniers resistants, il ne s’intéresse pas à cette Amérique conquérante mais plutôt à celle qui se traîne dans les rues, miséreuse, on vibre en découvrant telle famille qui souffre, on sourit en suivant telle autre qui prospère honnetement. Lire du Eisner c’est entrer dans de l’humanisme pur, généreux mais cynique aussi car son regard est affuté avec les années, même si pour le coup on a droit à un récit somme toute assez misérabiliste ! Qu’importe !
Eisner est entré dans la légende avec son trait souple, superbe, ses expressions bien à lui mais surtout il a su se distinguer des grands courants par un travail plein de bonté.
Très fortement conseillé !

Par FredGri, le 1 mai 2007

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